L’honorable Jim Munson : Honorables sénateurs, je dédie ma déclaration d’aujourd’hui à un jeune homme nommé Gavin. Âgé de 9 ans, Gavin est le petit-fils de la sénatrice Wanda Thomas Bernard.
Honorables sénateurs, le 2 avril est la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. C’est inscrit dans la loi au pays. Pour la dernière fois en cette enceinte, neuf ans après la promulgation de la loi qui la désigne, j’ai l’honneur et le privilège de prendre la parole pour célébrer la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme.
À mon arrivée sur la Colline à titre de sénateur en 2003, comme tant d’autres, je ne comprenais pas très bien la réalité des familles qui vivent avec l’autisme. Cela a changé lorsque je me suis arrêté pour discuter avec un parent manifestant près de la flamme du centenaire pendant son heure de dîner. Il réclamait désespérément du soutien pour son fils autiste. Cet entretien a fait jaillir une étincelle en moi et m’a convaincu que je devais me servir de mes fonctions pour lui venir en aide.
En tant que société, nous avons fait beaucoup de progrès pour ce qui est d’accepter, de comprendre et de soutenir les familles qui vivent avec l’autisme. Toutefois, il reste toujours plus à faire.
Honorables sénateurs, nous tous ici devrions être fiers du rôle que nous avons joué dans cette avancée. Au début, j’ai attiré l’attention du Sénat sur la question avec une interpellation. Par la suite, sous la présidence des sénateurs Keon et Eggleton, le Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie a réalisé une étude sans précédent qui a eu des retombées majeures. Le comité a recueilli les témoignages de Canadiens souffrants d’autisme, d’experts en neurologie, de médecins et de défenseurs de la cause des autistes dans la société. C’est le rapport Payez maintenant ou payez plus tard : les familles d’enfants autistes en crise qui a donné une voix à la communauté de l’autisme. Ce titre est inspiré des mots prononcés par une personne atteinte du syndrome d’Asperger qui a comparu devant notre comité. Elle a déclaré : « Sénateurs, si vous ne payez pas aujourd’hui, vous devrez payer plus tard. » Aujourd’hui, nous sommes dans le « plus tard », sans aucun doute, mais ces propos fédérateurs qui catalysent encore l’action continuent d’être une référence dans la communauté de l’autisme et illustrent bien ses besoins.
À l’époque, j’avais des liens très étroits avec cette communauté et je ne voulais pas que nos efforts s’essoufflent. J’ai donc présenté un projet de loi visant à instituer la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme pour la première fois en 2008. Le projet de loi n’a pas été adopté cette année-là, mais il a fini par l’être en 2012, à la cinquième tentative. Quoi qu’il en soit, ce fut une démarche qui en valait la peine.
En cours de route, j’ai pu défendre la cause de l’autisme auprès de députés et de sénateurs et en faire des alliés de la communauté de l’autisme. Ces législateurs, qui sont toujours des alliés aujourd’hui, comprennent l’importance et la nécessité de doter notre pays d’une stratégie nationale de l’autisme, qui conjuguerait les ressources et aplanirait les obstacles que rencontrent les familles touchées par l’autisme au Canada. Aujourd’hui, le gouvernement travaille sur une stratégie nationale de l’autisme. Il y en aura une, et tous les partis sont d’accord.
En conclusion, honorables sénateurs, nous avons l’obligation de représenter les minorités. Ce faisant, nous pouvons avoir un effet bénéfique sur le sort des Canadiens. Chers collègues, n’abandonnez jamais ce genre de quête, peu importe le temps qu’il faut pour en atteindre le but. Je souhaite à tous une bonne Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, le 2 avril. Je remercie tous ceux qui m’ont aidé dans ce périple. Gavin, c’est pour toi.