La Journée de la robe rouge

Par: L'hon. Michèle Audette

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L’honorable Michèle Audette : [Note de la rédaction : La sénatrice Audette s’exprime en innu-aimun.]

Chers collègues, je prends la parole aujourd’hui pour parler de la Journée de la robe rouge, qui est observée le 5 mai.

Cette journée est l’occasion de rendre hommage aux milliers de femmes, de filles et de personnes bispirituelles autochtones victimes d’une violence disproportionnée au Canada et de sensibiliser la population à cet enjeu.

C’est, bien sûr, un moment pour sensibiliser la population face à cet enjeu, mais c’est également l’occasion de rappeler à toutes les instances du gouvernement partout au Canada qu’il faut prendre des mesures immédiatement.

Vous le savez, à la suite de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, on parle ici de droits de la personne qui ont été bafoués. Les preuves sont là. Les femmes et les filles autochtones forment moins de 5 % de la population canadienne, mais elles représentent 24 % des femmes victimes d’homicide. C’est beaucoup, ici au Canada.

Comme l’affirme l’Assemblée des Premières Nations, il faut donner vie aux appels à la justice.

En mai 2023, la Chambre des communes a appuyé à l’unanimité une motion déclarant que les décès et les disparitions de femmes et de filles autochtones étaient une urgence pancanadienne et a appelé au financement d’un nouveau système pour alerter le public lorsque quelqu’un est porté disparu.

Oui, ici, toujours, c’est une urgence.

En décembre 2023, le gouvernement fédéral a lancé des consultations en vue de créer un système national d’alerte robe rouge. Le budget fédéral de 2024 propose de développer un système régional avant un système national.

Un budget de 1,3 million de dollars sur trois ans pour une crise, c’est trop peu et c’est trop lent par rapport au besoin pressant de mettre en place des actions concrètes.

Notre patience, la patience des familles et de ceux et celles qui ont perdu un être cher a des limites et elles sont atteintes. Elle n’est plus là, elle est fatiguée et elle vit toutes sortes d’émotions.

L’urgence existe depuis des décennies et elle n’est toujours pas reconnue concrètement par le gouvernement. Nous voulons de la prévention sans plus attendre; nous ne voulons plus être dans la réaction face à tous ces drames.

Parce que chaque minute compte. Imaginez si c’était votre fille, votre mère ou votre sœur?

Tshinashkumitnau.

Des voix : Bravo!

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