L’honorable Amina Gerba : Monsieur le ministre, bienvenue au Sénat. Presque tous les programmes d’immigration au Canada requièrent une offre d’emploi. Cette offre d’emploi est requise avant même le dépôt des demandes de visa de travail. Or, il est extrêmement difficile pour un travailleur étranger d’obtenir une offre d’emploi en étant hors du pays. En tant qu’employeur, j’ai dû moi-même me frotter à ces difficultés en voulant recruter des employés étrangers qualifiés. Pourtant, vous le savez, monsieur le ministre, il y a une grande pénurie de main-d’œuvre au Canada et l’immigration est aujourd’hui reconnue comme une solution à ce problème.
Monsieur le ministre, que pouvez-vous faire pour que l’exigence de l’offre d’emploi ne soit plus un obstacle à la lutte contre la pénurie de main-d’œuvre dans notre pays?
L’honorable Sean Fraser, c.p., député, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté : J’ai beaucoup d’idées afin d’améliorer la pénurie de main-d’œuvre et d’augmenter le nombre de travailleurs permanents et temporaires au Canada.
[Traduction]Par rapport au problème précis que vous soulevez, soit la nécessité d’obtenir une offre d’emploi avant de pouvoir venir au pays, je crois que vous devez vous rappeler que nous concevons un programme en vue de satisfaire les besoins de l’économie canadienne. Il y aura inévitablement de nombreuses personnes qui aimeraient venir au Canada, mais il faut veiller à ne pas excéder la capacité du Canada à réinstaller définitivement ces gens.
Les programmes de travailleurs étrangers temporaires dirigés par l’employeur sont l’une des façons dont nous surveillons la capacité d’accueil des collectivités canadiennes. L’un des changements énormes que j’ai constatés dans ma propre collectivité, c’est l’expansion des services d’assistance pour les petits et moyens employeurs qui n’ont pas nécessairement un important service de ressources humaines qui puisse se consacrer au recrutement et à l’embauche de ressortissants étrangers afin de combler les lacunes de la population active. Ce soutien dissipe en fait leur appréhension à l’égard de l’immigration. La plupart de ces employeurs sont si concentrés à fabriquer leur produit ou à travailler dans leur principal secteur d’activité que faire croître leur main-d’œuvre grâce à l’immigration n’est qu’un objectif secondaire souhaitable qu’ils ont peu d’espoir de réaliser.
En outre, je crois que nous devons continuer de trouver des moyens pour qu’il soit plus facile pour les gens de venir au Canada et réfléchir aux changements que nous pouvons apporter pour faciliter l’immigration des personnes dont le conjoint se trouve déjà au Canada de manière à favoriser à la fois la réunification des familles et l’économie canadienne. Nous vivons à une époque vraiment unique, où l’économie roule à plein régime, mais des centaines de milliers de postes demeurent à pourvoir. Il est essentiel que nous fassions tout en notre pouvoir pour accélérer l’immigration de travailleurs afin de remédier à la pénurie de main-d’œuvre et de combler les besoins de l’économie canadienne sans toutefois profiter de ces travailleurs. J’aimerais lancer une invitation ouverte à tous les sénateurs à me faire part de leurs idées à savoir comment nous pouvons faire venir plus rapidement et plus efficacement les travailleurs au Canada afin de combler les besoins en matière de main-d’œuvre. En fait, une séance de remue-méninges en bonne et due forme serait peut-être indiquée.