L’honorable Patricia Bovey : Honorables sénateurs, je prends la parole pour exprimer ma gratitude envers les immigrants et les Canadiens d’origine asiatique. L’incidence positive de leurs patrimoines culturels sur le Canada et sa compréhension du monde est notable. D’hier à aujourd’hui, les riches cultures asiatiques maintes fois centenaires se sont intégrées à la société canadienne. L’expression artistique, au cœur de toutes les cultures asiatiques, s’incarne dans différentes formes : bronze, céramique, textile, calligraphie, peinture sur rouleau et art contemporain avant-gardiste à deux et trois dimensions. Des œuvres d’art asiatiques inspirantes, dont certaines remontent au IIIe siècle avant Jésus-Christ, sont exposées au Musée royal de l’Ontario et au Musée des beaux-arts du Grand Victoria. Des œuvres de chacun de ces musées ont été présentées dans des publications et des expositions nationales et internationales au fil des décennies.
L’art asiatique inspire depuis longtemps les artistes canadiens. Les artistes canadiens d’origine asiatique ont exprimé leur double identité. Les artistes immigrants d’origine asiatique ont incontestablement enrichi le tissu culturel du Canada.
En 1972, Pat Martin Bates, une artiste de Victoria originaire du Nouveau-Brunswick, a reçu une bourse de 5 000 $ du Conseil des arts du Canada pour retracer le parcours d’Alexandre le Grand. Des miniatures perses, des manuscrits, des structures architecturales, des jardins et des artistes lui ont servi d’inspiration pour créer ses caissons lumineux imprimés, peints et percés explorant les cultures et les liens entre les religions mondiales. Elle a dirigé des échanges d’artistes provenant du Japon, de la Chine et de l’Inde.
Né au Canada, sur l’île de Vancouver, Takao Tanabe est un artiste prodige canadien de descendance japonaise lauréat du Prix du gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques. Hélas, cet artiste de renommée internationale a été témoin du côté sombre du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale, puisque sa famille et lui ont été envoyés dans un camp d’internement canadien. Cela dit, il a connu une brillante carrière d’enseignant et de peintre; ses tableaux abstraits et ses paysages grandioses communiquent un rapport unique à la lumière et à l’espace.
Les artistes immigrants viennent de partout en Asie. Aliana Au, qui a suivi sa première formation dans sa région natale du Guangdong, est venue étudier à l’École d’art de Winnipeg en 1974. Ses œuvres reflètent les deux traditions, évoquant une profonde réflexion sur l’interaction culturelle.
L’artiste Gu Xiong, aujourd’hui professeur de beaux-arts renommé de l’Université de la Colombie-Britannique, se trouvait sur la place Tiananmen le jour fatidique du massacre de 1989. Il est venu à Vancouver peu de temps après et ses œuvres ont été exposées partout au Canada.
Jin-me Yoon, l’amie de la sénatrice Martin, a immigré au Canada depuis la Corée. Son art fait l’éloge de la politique canadienne de 1971 sur le multiculturalisme, une initiative qui a permis à sa famille d’immigrer au Canada. Ses contributions à l’art et à l’enseignement sont constamment célébrées.
L’éminent peintre Tad Suzuki, qui habite en Colombie-Britannique, a récemment exposé ses œuvres en solo à Toronto, et ce fut un grand succès.
Chers collègues, trois minutes, c’est trop peu pour communiquer ne serait-ce qu’une mince idée des perspectives, des traditions et de la créativité des artistes d’origine asiatique. Tout de même, portons nos regards ici, tout près, sur les tableaux colorés et inspirants de la sénatrice Ataullahjan.
En ce Mois du patrimoine asiatique, je salue la passion, le dévouement et l’intégrité créative de tous les artistes asiatiques. Le Canada s’en trouve enrichi.
Merci.