L’honorable Jane Cordy : Honorables sénateurs, je tiens à rendre un bref hommage à ma chère amie Joyce Fairbairn, qui est décédée le 29 mars. Journaliste, conseillère avisée et adjointe législative du premier ministre Pierre Elliott Trudeau, membre du Cabinet à titre de leader du gouvernement au Sénat, ministre régionale de l’Alberta, ministre responsable de l’alphabétisation, présidente de la Fondation paralympique canadienne, cheffe honoraire Kainah de la Confédération des Pieds-Noirs. Ce ne sont que quelques-uns des faits saillants d’une remarquable carrière.
Joyce avait elle-même déclaré être venue au Sénat :
[…] pour travailler […] pour être la voix qui relie Ottawa et l’Alberta, qui met en lumière leurs intérêts communs et s’emploie à les expliquer aux parties intéressées […]
Joyce estimait que les gens étaient vraiment importants. Presque chaque fin de semaine, même lorsqu’elle siégeait au Cabinet et même si son époux, Michael Gillan, vivait à Ottawa, elle se rendait à Lethbridge, sa ville natale, pour y rencontrer des gens et participer à des événements locaux.
Même si elle était une partisane libérale avouée, elle avait dit :
[…] lorsqu’on travaille sur le terrain dans la collectivité, on est confronté à des enjeux qui ne concernent pas uniquement le parti politique, mais tout le monde […] Il faut mettre la partisanerie de côté et s’atteler à la tâche.
Il n’est pas étonnant que les députés conservateurs qui ont représenté Lethbridge à la Chambre des communes ont toujours présenté chaleureusement Joyce Fairbairn en public comme « notre sénatrice », car c’est bien ce qu’elle était.
Les habitants de Lethbridge étaient importants pour Mme Fairbairn et, grâce à sa présence et à son attention constantes, ils le savaient. Ces gens incluaient les membres de la communauté autochtone, dont les aspirations lui tenaient particulièrement à cœur.
La sénatrice Fairbairn a dit :
S’il y a quelque chose qui entache la réputation du Canada, c’est le traitement des Autochtones […] Il est tout à fait ridicule de dire que le Canada a été bâti par deux peuples fondateurs. Ce n’est pas le cas. Comme le disent mes amis autochtones, ils avaient une politique d’immigration très généreuse.
La création du Comité sénatorial permanent des peuples autochtones est l’une des réalisations dont Mme Fairbairn est la plus fière au Sénat. Elle croyait que le Sénat avait :
un véritable rôle à jouer en fournissant un forum pour des discussions de grande envergure sur les préoccupations des Autochtones et leur position fondamentale au Canada aujourd’hui […]
Elle a été l’un des membres fondateurs de ce comité en 1989 et a continué à y siéger pendant de nombreuses années.
Lorsque Mme Fairbairn a choisi de prendre une retraite anticipée du Sénat en 2013 pour des raisons de santé, elle a été accueillie chez elle par les habitants du Sud-Ouest de l’Alberta. En 2015, elle a reçu l’Ordre du Canada et, en 2018, la Senator Joyce Fairbairn Middle School a ouvert ses portes à Lethbridge en hommage à son travail dans le domaine de l’alphabétisation et dans sa collectivité.
Malgré tout ce que Mme Fairbairn a accompli au cours de sa vie, ce dont je me souviendrai le plus à son sujet, c’est sa gentillesse, parce que les gens se souviennent surtout de la façon dont ils sont traités.
Mme Fairbairn nous manquera à tous, mais elle manquera surtout à sa nièce Patricia et au partenaire de cette dernière, Martin, ainsi qu’à ses deux petites-nièces, Jessica et Natalie. C’est auprès d’eux qu’elle a trouvé le refuge familial dont ont besoin tous les titulaires d’une charge publique, surtout après le décès de son compagnon de vie en 2002. Je leur offre mes plus sincères condoléances. Merci.