L’honorable Brian Francis : Honorables sénateurs, le 21 juin 2021 marque le 25e anniversaire de la Journée nationale des peuples autochtones. C’est une journée pendant laquelle on célèbre la richesse de l’histoire, des cultures, des traditions et des contributions des Premières Nations, des Métis et des Inuits. C’est le moment de réfléchir à tout le travail qu’il reste à accomplir dans notre périple collectif vers la vérité, la justice, la guérison et la réconciliation. Même s’il s’agit généralement d’un événement heureux et inspirant, les activités qui ont lieu aujourd’hui ont pris une tournure plus solennelle et réfléchie à cause de l’immensité de la peine et du deuil ressentis dans la foulée de la découverte de fosses communes sur les terrains d’anciens pensionnats autochtones en Colombie-Britannique, au Manitoba et en Saskatchewan.
Ces enfants innocents ont mis en lumière ce que nous étions si nombreux à savoir et à dénoncer depuis trop longtemps. Ils ont fait prendre conscience aux non-Autochtones de la négligence et des mauvais traitements généralisés commis par des représentants de l’État et de l’Église qui ont mené à tant de décès, et qui avaient suscité si peu de protestations. Le choc et l’horreur causés par ces découvertes ont incité des gens à réclamer avec de plus en plus de force des mesures et une reddition de comptes immédiates, incluant la mise en œuvre des 94 appels à l’action publiés il y a six ans par la Commission de vérité et réconciliation. Certains de ces appels portent sur la recherche, l’identification et le retour des dépouilles dans l’ensemble du pays. On a aussi demandé que le Canada laisse tomber sa guérilla juridique contre des survivants des pensionnats autochtones et des enfants des Premières Nations qui ont été séparés de leur famille à cause du sous-financement des services d’aide à l’enfance, entre autres. Ce sont toutes des mesures importantes et nécessaires qui doivent être prises et qui s’inscrivent dans le contexte du génocide qui se poursuit contre les peuples autochtones du Canada.
Les gouvernements, les Églises et l’ensemble de la société doivent reconnaître ce fait et faire amende honorable pour celui-ci. Chers collègues, on associe cette Journée nationale des peuples autochtones, laquelle coïncide avec le solstice d’été, à la croissance et au renouveau. J’appuie la force, l’unité et la fierté de mes frères et sœurs autochtones et garde espoir que le changement urgent qui s’impose depuis longtemps pour bâtir une nouvelle relation est amorcé. L’adoption du projet de loi C-15, Loi concernant la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, est un exemple de progrès modeste, mais important effectué cette année, progrès que nous devons nous engager à traduire en prise de mesures concrètes et en résultats concrets. Wela’lioq. Merci.
Des voix : Bravo!