L’honorable Jim Munson : Honorables sénateurs, comme vient de le mentionner la sénatrice Petitclerc, aujourd’hui est la Journée internationale des personnes handicapées. Comme nous le faisons chaque année le 3 décembre depuis la proclamation de cette journée par l’Assemblée générale des Nations unies en 1992, nous faisons valoir la participation pleine et égale des personnes handicapées et prenons des mesures en vue de favoriser leur inclusion dans tous les aspects de la société et du développement.
Depuis la proclamation de cette journée, de nombreux pas ont été effectués dans la bonne direction. De nombreuses réalisations ont été accomplies par le milliard de personnes qui vivent avec un handicap dans le monde. Ces personnes abattent les obstacles.
L’une de ces personnes est Chris Nikic, de la Floride, premier athlète atteint du syndrome de Down à terminer un triathlon Ironman en compétition. M. Nikic a terminé la nage de 2,4 miles en eau libre, le parcours de 112 miles à vélo et la course à pied de 26,2 miles juste en deçà de la limite de 17 heures.
Comme c’est le cas pour la plupart des gens vivant avec un handicap, les autres voient souvent les limitations de M. Nikic, mais pas son potentiel. Or, cette course n’était pas pour les autres. Le jeune homme de 21 ans voulait terminer ce triathlon pour se prouver à lui-même qu’il pouvait tout accomplir, que ses rêves pouvaient devenir réalité. « J’ai appris qu’il n’y a pas de limite », a‑t-il dit après la compétition. « N’essayez pas de me limiter. » Son mantra : un pas en avant, puis deux, puis trois.
J’ai toujours dit que tout pas en avant est un progrès, et Chris Nikic nous l’a prouvé en action tout au long de cette course. Ne sous-estimez jamais quelqu’un, pour quelque raison que ce soit.
En adoptant la Loi canadienne sur l’accessibilité, l’an dernier, le Canada a franchi un grand pas vers l’atteinte des obligations que lui confère la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées. C’est moi qui ai parrainé cette loi quand le Sénat en a été saisi, et j’en étais très fier, tout comme j’étais fier qu’elle soit adoptée à l’unanimité.
Depuis, le Sénat a commencé à offrir des services d’interprétation gestuelle, ici et dans les réunions des comités. Ici comme ailleurs, l’interprétation gestuelle est désormais fréquemment offerte lors des conférences de presse et des bulletins de nouvelles, et c’est une bonne chose pour les personnes sourdes, qui en ont besoin pour comprendre, surtout en pleine pandémie. Un autre pas dans la bonne direction, quoi.
Ce n’est pas moi qui vous apprendrai, chers collègues, que les limitations fonctionnelles ne sont pas toutes visibles. Bon nombre d’entre elles, comme la surdité, la déficience visuelle, les lésions cérébrales, l’autisme, la maladie mentale et la douleur chronique, ne se voient pas. Quant aux obstacles intersectionnels que doivent surmonter les personnes handicapées, ils sont amplifiés par les restrictions que la pandémie de coronavirus nous impose au quotidien. Les effets de l’isolement, des problèmes d’accès aux services et de la perturbation des habitudes se font de plus en plus sentir sur la santé mentale. Ce n’est pas parce que le Canada s’est doté d’une loi sur l’accessibilité que nous devons cesser de faire valoir les droits des personnes handicapées et de conscientiser la population à leur réalité.
Je vois que mon temps de parole est presque écoulé, honorables sénateurs, mais je dois prendre un moment pour vous répéter les propos de mon fidèle adjoint, Michael Trink, qui est atteint du syndrome de Down. Michael, qui est avec moi depuis 10 ans, est un grand optimiste et un vrai travaillant, et il m’a demandé de vous transmettre le message suivant, qui l’aide à traverser la pandémie : « Continuez à voir les choses du bon côté et à avancer. »
Je crois qu’il s’agit d’un sage conseil que nous aurions tous avantage à suivre. Merci beaucoup.