Période des questions : La Politique d’aide internationale féministe

Par: L'hon. Julie Miville-Dechêne

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L’honorable Julie Miville-Dechêne : Sénateur Moreau, j’ai appris avec surprise dimanche dans le Globe and Mail que le premier ministre Carney ne jugeait pas que notre politique étrangère était une politique féministe, ce qui mettait abruptement fin à huit ans d’efforts du Canada pour que notre aide internationale combatte en priorité l’inégalité des sexes et le manque d’autonomie des femmes et des filles. Cela me déçoit, surtout quand on sait qu’en situation de crise, les femmes détiennent les clés de la survie des familles. Quelle est la raison de cette volte-face sans préavis?

L’honorable Pierre Moreau (représentant du gouvernement au Sénat) : Sénatrice Miville-Dechêne, c’est une question très importante. Le gouvernement est clair et constant dans l’importance qu’il accorde à la lutte contre la discrimination fondée sur le genre, à l’élimination de la violence fondée sur le genre et à l’émancipation des femmes et des filles au Canada.

La ministre des Affaires étrangères, au premier chef, a été claire durant son discours aux Nations unies : la politique étrangère du Canada reposera sur trois principes, soit la défense et la sécurité, la souveraineté économique et nos valeurs. Le féminisme est une des valeurs du gouvernement et cela jouera un rôle important dans notre politique étrangère par l’intermédiaire des efforts du premier ministre en vue de diversifier notre commerce international et d’attirer des investissements. Le gouvernement a aussi été clair en indiquant qu’il maintiendrait ses efforts pour combattre la violence sexiste et les inégalités partout dans le monde.

La sénatrice Miville-Dechêne : Merci pour cette réponse, mais je ne comprends pas pourquoi le premier ministre ne veut pas utiliser les mots « politique féministe » s’il fait tout ce qu’on dit qu’il doit faire là-dessus.

Ce changement de cap intervient alors que le gouvernement canadien a annoncé dans son budget qu’il diminuerait de 2,4 milliards de dollars l’aide internationale au cours des quatre prochaines années. Oxfam craint que les initiatives de santé en matière de reproduction et de sexualité des femmes ne soient visées. Est-ce le cas?

Le sénateur Moreau : Les investissements dans le développement international que le gouvernement canadien fait auprès des femmes sont parmi les mesures qui génèrent le plus de retombées positives pour le développement économique. Chaque dollar investi dans l’éducation des filles génère en moyenne 3 $, ce qui se transpose en des milliards de dollars supplémentaires pour le PIB. De l’éducation à l’agriculture et aux efforts de paix, une participation accrue des femmes demeure un moteur constant de croissance économique et de réduction de la pauvreté pour toutes et tous.

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