Troisième lecture du projet de loi C-232, Loi sur le Mois du patrimoine arabe

Par: L'hon. Marty Klyne

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L’honorable Marty Klyne : Honorables sénateurs, la sénatrice Cordy étant partie à la retraite, je prends la parole à titre de nouveau parrain du projet de loi C-232, la Loi sur le Mois du patrimoine arabe. En fait, elle m’a joué un petit tour. Elle m’a demandé de lire son discours à sa place parce qu’elle ne serait pas là. J’ai accepté et, quand je lui ai tourné le dos, elle a ajouté : « Très bien, vous êtes maintenant le parrain du projet de loi. » Merci beaucoup.

Il s’agit d’un projet de loi d’initiative parlementaire de la Chambre des communes qui vise à instaurer le Mois du patrimoine arabe en avril chaque année, à l’initiative du député d’Ottawa-Sud, David McGuinty. Le projet de loi C-232 a reçu l’appui unanime de l’autre endroit. Il nous a été soumis en mars de l’année dernière. L’étude du Comité des affaires sociales étant maintenant terminée, faisons en sorte que cet important projet de loi franchisse la ligne d’arrivée.

Je suis convaincu que notre porte-parole favorable au projet de loi, la sénatrice Ataullahjan, parlera de ce projet de loi avec plus d’éloquence que votre humble serviteur. Par conséquent, pour reprendre l’expression de concision de l’ancien sénateur Baker, je serai bref.

Chers collègues, les Canadiens d’origine arabe ont apporté d’immenses contributions à notre société diversifiée et multiculturelle. Les premiers immigrants d’origine arabe sont arrivés au Canada en 1882. Le tout premier immigrant arabe arrivé au Canada il y a 140 ans était Ibrahim Bounader, qui s’est installé à Montréal.

Les Canadiens d’ascendance arabe sont maintenant plus de 1 million, un chiffre qui a augmenté de 75 % depuis 2006. Plus de 90 % de la population arabe au Canada vit en Ontario, au Québec et en Alberta, et elle se concentre surtout à Montréal, à Toronto et à Ottawa-Gatineau. À vrai dire, selon la rumeur qui circule parmi le personnel de mon bureau, le shawarma d’Ottawa est le meilleur du Canada. On m’a même suggéré de mentionner le Shawarma Palace, une entreprise familiale qui s’attire les faveurs dans la région.

Fait important au cours de la dernière décennie, le Canada a eu la fierté d’accueillir plus de 25 000 réfugiés syriens en l’espace de 100 jours à compter de novembre 2015. Un an plus tard, la Saskatchewan avait accueilli plus de 1 200 de nos nouveaux voisins. À l’époque, voici ce qu’a dit le premier ministre Brad Wall :

Le socle sur lequel repose la Saskatchewan se trouve dans sa devise, Nos origines multiples, notre force, qui reconnaît que la diversité des origines, des expériences et des cultures a pour seul effet de nous rendre plus forts […] plus que jamais, en continuant à réserver l’accueil le plus chaleureux à ces nouveaux arrivants qui sont désormais nos voisins et amis, nous constatons à quel point c’est exact.

Honorables collègues, je partage ces sentiments. L’immigration arabe en Saskatchewan et dans les Prairies a apporté de riches contributions au fil des générations. Pour en voir un exemple intéressant, vous pouvez lire ce que les meilleurs journaux du Canada, soit le Regina Leader Post et le Star Phoenix de Saskatoon, ont écrit au sujet du livre de recettes de Habeeb Salloum, qui s’intitule Arab Cooking on a Prairie Homestead, et qui a été publié en 2017 par les Presses de l’Université de Regina.

Je sais que mes observations sont quelque peu axées sur la nourriture, alors je dois avoir faim.

Avec plus de 200 recettes, y compris des dumplings, des tartes aux lentilles — qui sont des légumineuses à grain, en passant — et de la soupe à la courgette et à la menthe, ce livre de recettes rend hommage aux parents de M. Salloum, qui ont quitté la Syrie occupée par les Français dans les années 1920 pour se bâtir une nouvelle vie de pionniers dans les prairies de la Saskatchewan. Voici un extrait de la description de ce livre :

En cultivant des produits « exotiques » importés de leur pays d’origine — comme des lentilles, des pois chiches et du blé bulgur —, les Salloum ont pu survivre aux grandes sécheresses des années 1930 tout en contribuant à changer le paysage agricole canadien.

Honorables collègues, comme vous le savez peut-être, le Canada est maintenant le plus grand producteur et exportateur mondial de lentilles. En effet, la production canadienne compte pour le tiers des récoltes mondiales, et 95 % de la production canadienne vient de la Saskatchewan. On pourrait dire que, dans notre grande province de la Saskatchewan, nous veillons au grain.

Je vous parlerais avec plaisir des contributions que les Canadiens d’origine arabe ont apportées à ma région mais, comme je prends le relais de la sénatrice Cordy à titre de parrain de ce projet de loi, je m’en voudrais de ne pas dire quelques mots au sujet du patrimoine arabe qui existe dans sa province, la Nouvelle-Écosse.

À Halifax, le Musée canadien de l’immigration du Quai 21 — un endroit fantastique à visiter — parle de l’histoire fascinante que voici :

Au nord du Liban, à 1 400 mètres au-dessus du niveau de la mer, se trouve un village appelé Diman. Il est petit. Il compte 650-700 résidents inscrits. On peut le traverser à pied en 20 minutes environ.

Dans la ville d’Halifax, selon certaines estimations, il y a autant de personnes originaires ou dont les familles sont originaires de Diman qu’il n’en vit dans le village lui-même. Ce qui est peut-être encore plus surprenant, c’est la réussite des membres de cette communauté. Parmi ceux-ci figurent des chefs d’entreprise et des dirigeants communautaires, des politiciens provinciaux et fédéraux, ainsi que certains des promoteurs immobiliers les plus importants de la ville. Et Halifax compte une importante population de Canadiens d’origine libanaise, à raison de près de quatre fois la moyenne nationale. La communauté en général, y compris les familles de Diman et des villages environnants, a eu un impact considérable sur la ville d’Halifax, notamment sa culture, sa nourriture, ses noms de rue, son économie et son paysage.

En 2018, une statue en l’honneur des premiers immigrants libanais a été dévoilée à Halifax. Elle représente un voyageur libanais vêtu de façon traditionnelle. La plaque qui accompagne la statue dit ceci :

Ce monument représente le symbole universel de la communauté libanaise, fière, forte et unie dans le monde. La statue rend hommage aux premiers colons libanais qui se sont installés dans ce pays il y a 130 ans, y tissant des liens de loyauté, de foi et de persévérance. Nous sommes reconnaissants à la communauté néo-écossaise pour les liens d’amitié durable que nous avons établis dans notre nouveau pays, le Canada.

Honorables sénateurs, cette statue et cette plaque célèbrent la communauté libanaise du Canada, mais le message est universel. Il s’applique à tous les peuples du monde entier qui sont venus dans notre pays à la recherche d’une vie meilleure pour eux-mêmes et leurs familles. Le mois du patrimoine arabe sera une occasion importante de réfléchir à un chapitre en particulier de notre histoire canadienne, que nous continuerons d’écrire ensemble.

En terminant, j’aimerais remercier le député David McGuinty d’avoir présenté ce projet de loi. Je voudrais également remercier l’Institut canado-arabe pour le rôle qu’il a joué dans cette mesure. Comme l’a fait remarquer M. McGuinty, le mois du patrimoine arabe offrira aux Canadiens d’origine arabe l’occasion et l’espace nécessaires pour mettre en valeur leur culture, leurs talents et les raisons pour lesquelles ils sont fiers d’être à la fois arabes et Canadiens, contribuant ainsi à nos communautés à tous les niveaux.

Chers collègues, avec votre soutien, j’ai bon espoir que ce projet de loi sera adopté et qu’il recevra la sanction royale. Je vous remercie. Hiy kitatamihin.

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