Le sénateur Klyne : Je vous remercie et vous souhaite la bienvenue. Madame la vice-première ministre, selon un rapport récent de l’organisme Banques alimentaires Canada, il y aurait une hausse alarmante de l’insécurité alimentaire aux quatre coins du Canada. En mars dernier, les banques alimentaires canadiennes ont accueilli près de 2 millions d’usagers. Il s’agit d’une hausse de 32 % par rapport à mars 2022. De plus, selon ce même rapport, le tiers des usagers des banques alimentaires, soit plus de 600 000 ce mois-là, seraient des enfants.
On conclut dans ce rapport que les principales raisons qui poussent à avoir recours aux banques alimentaires sont le coût des aliments, les loyers élevés et les faibles salaires.
Pour gagner du temps, je passe à une autre question. De quelle façon le projet de loi aidera-t-il la population et, surtout, les endroits où il y a aussi des problèmes de logement, à sortir du cycle de l’insécurité alimentaire? Qu’est-ce qui est fait pour que ce projet de loi aide concrètement différentes populations, y compris les groupes marginalisés et vulnérables, les peuples autochtones et les habitants des régions éloignées et rurales? Voici le deuxième volet de ma question : comment le gouvernement compte-t-il mesurer l’efficacité et les effets du projet de loi C-56? Les données de référence sont-elles celles d’aujourd’hui ou d’avant la pandémie de COVID-19? Le point de référence sera-t-il la situation avant la pandémie? Dans combien de temps obtiendra-t-on les résultats optimaux?
Mme Freeland : Il s’agit d’une question importante, mais compliquée, et qui comporte plusieurs volets. Je vous remercie de l’avoir posée, sénateur, et d’avoir pensé aux plus vulnérables d’entre nous. Mon église s’occupe d’une banque alimentaire située à un pâté de maisons de chez moi et je vois bien que les files ne cessent de s’allonger, et cela me fend le cœur.
Je crois en fait que cela brise le cœur de tout le monde, et avec raison. Alors merci d’avoir attiré notre attention sur ce dossier.
Tout d’abord, je tiens à préciser que le projet de loi C-56 aidera tous les Canadiens. Oui, il aidera les plus vulnérables d’entre nous, mais pas seulement. Il y a beaucoup à faire, et nous nous y attelons. Puisqu’il est plus spécialement question du projet de loi C-56, j’aimerais aborder brièvement deux ou trois points. Pour commencer, vous avez raison de dire que, qu’on soit une personne ou une famille, qu’on ait les moyens ou pas de mener le train de vie qu’on mène, l’une des choses les plus importantes est d’avoir un logis abordable. Il s’agit très souvent du poste budgétaire le plus important des Canadiens. Voilà pourquoi nous souhaitons augmenter l’offre de logements abordables pour l’ensemble des Canadiens.
À nos yeux, une bonne partie de la solution consiste à augmenter l’offre encore, encore et encore, et c’est pour cette raison que, semaine après semaine, nous multiplions les annonces en ce sens. Ces mesures vont aider tout le monde, y compris les plus vulnérables…
La présidente : Nous devons passer au suivant, madame la ministre.
Mme Freeland : Il y a tellement de choses à faire.