L’honorable Marty Klyne : Honorables sénateurs, hier, le 3 mai, c’était le 30e anniversaire de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Pour souligner cette journée, j’ai participé, avec d’autres parlementaires, au dîner annuel de la Journée mondiale de la liberté de la presse, au cours duquel nous avons eu le plaisir d’entendre des journalistes et des chefs du service des nouvelles nous parler du harcèlement en ligne dont sont victimes les femmes et les journalistes marginalisés.
Toutefois, je dois avouer que j’utilise le mot « plaisir » avec circonspection, compte tenu du stress et de l’intimidation que vivent actuellement nos collègues des médias. Comme beaucoup le savent, le harcèlement et les menaces en ligne contre les journalistes ont atteint un niveau record au Canada, et de nombreux journalistes reçoivent régulièrement des messages haineux, racistes, sexistes, misogynes ou autrement violents. Certains ont même été agressés physiquement et ont fait l’objet de chantage exercé au moyen de menaces de violence envers leur famille.
Ce comportement inacceptable se produit même si la Charte canadienne des droits et libertés garantit la liberté de la presse. Nous savons tous ce qui se passe dans les pays qui n’offrent pas les protections garanties par la Charte.
Idéalement, nous devrions dialoguer respectueusement avec les médias et les journalistes, que ce soit en ligne ou en personne. Nous devons et nous pouvons faire mieux, car une atteinte à la liberté de la presse au Canada est une atteinte à notre droit de savoir.
Selon Reporters sans frontières, en 2022, 533 journalistes ont été détenus dans le monde, un nouveau record, 57 ont été assassinés, 65 ont été pris en otage, et 49 sont toujours portés disparus. Nos pensées accompagnent le journaliste américain Evan Gershkovich, détenu en Russie depuis la fin du mois de mars pour avoir fait son travail, qui consiste à diffuser de l’information au monde entier depuis un État autoritaire.
Ces violences se produisent alors que les médias d’information doivent faire face aux difficultés associées à l’évolution constante du monde numérique. C’est au moment où nous avons le plus besoin d’eux que nous voyons de plus en plus de médias d’information contraints de fermer leurs portes ou de réduire leur personnel.
Dans notre pays, la protection de la liberté de la presse dépend en grande partie d’une infrastructure médiatique efficace qui soutient un large éventail de professionnels de ce secteur. Il nous faut plus de voix, et non pas moins.
Pour conclure, je tiens à remercier les journalistes du Canada et du monde entier pour leur travail acharné et leur dévouement à l’égard de la vérité, de la transparence et de la responsabilité. La liberté de la presse est un fondement de notre démocratie et doit être protégée.
Des voix : Bravo!