L’honorable Michèle Audette : Kwei, chers collègues.
[Note de la rédaction : La sénatrice Audette s’exprime en innu.]Je prends la parole aujourd’hui à la Chambre haute avec le cœur rempli de fierté. Voici pourquoi : le 3 octobre dernier, au Québec, les gens sont allés aux urnes afin d’élire un gouvernement. Cette élection revêtait un caractère particulier. Plusieurs candidats et candidates autochtones se sont présentés dans différents partis aux élections au Québec. J’aimerais féliciter et nommer ces candidats : Maïtée Labrecque-Saganash, Kateri Champagne Jourdain, Jacline Rouleau, Jacques T. Watso, Gérard Briand, Michaël Ottereyes, Benjamin Gingras et Tunu Napartuk.
À l’issue des élections, Kateri Champagne Jourdain est la première femme innue à être élue députée. Wow! La même fierté s’est manifestée lorsqu’Alexis Wawanoloath, un Abénakis, a été le premier Autochtone élu à l’Assemblée nationale, il y a plusieurs lunes.
Jeudi dernier, le 20 octobre, il y a eu une autre première dans l’histoire du Québec : Kateri Champagne Jourdain a été nommée ministre de l’Emploi et ministre responsable de la région de la Côte-Nord — ma belle Côte-Nord! Le mot « fierté » n’est pas assez fort.
Je joins ma parole à celle du chef de ma communauté, Mike Pelash Mckenzie, qui a déclaré ce qui suit à la suite de cette nomination :
La nomination de Kateri Champagne Jourdain à des fonctions ministérielles est une belle marque de confiance et dereconnaissance de la part du premier ministre. Les compétences de Mme Champagne Jourdain ne font aucun doute et nous sommes persuadés qu’elle remplira ses fonctions avec succès.
Selon lui, il s’agit d’une nouvelle preuve pour les membres de notre nation, particulièrement pour les femmes et les jeunes, que nous avons tous la possibilité de réussir et d’occuper un rôle important dans la société. Nous souhaitons à Mme Jourdain Champagne la meilleure des chances dans ses nouvelles fonctions.
Bien sûr, cette nomination est plus qu’historique dans mon cœur; elle reconnaît la femme et la femme innue, et surtout ses compétences, ses connaissances, son leadership et sa langue, l’innu-aimun. Comme on le dit chez nous, c’est big! Nasss ne shenen!
À ce chapitre, nous nous entendons, le premier ministre Legault et moi, qu’il ne faut pas que tout retombe sur les épaules de notre nouvelle ministre innue. J’espère que ce partage se fera avec toute la société québécoise et, bien sûr, le Conseil des ministres de ce gouvernement.
Encore une fois, Kateri, je te dis bravo, ainsi qu’à ta famille de te soutenir dans ton nouveau portage. Bonne chance. Iame.