L’honorable Brian Francis : Honorables sénateurs, le Jour anniversaire du traité a lieu chaque année le 1er octobre, qui annonce le début du Mois de l’histoire des Mi’kmaq. C’est le moment approprié pour mieux connaître l’histoire, la culture et les contributions des Mi’kmaqs. C’est aussi l’occasion de commémorer la signification des traités de paix et d’amitié conclus dans les années 1700.
Ces traités sont des ententes ayant force obligatoire et ils servent d’assises à la relation de longue date entre les Mi’kmaqs et la Couronne. Nous sommes tous parties aux traités. Par conséquent, nous sommes tous responsables de respecter les droits, les avantages et les obligations convenus par nos ancêtres.
Chers collègues, les Mi’kmaqs n’ont jamais cédé leurs terres, leurs eaux et leurs ressources, pas plus qu’ils n’y ont renoncé, quand ils ont accepté de signer ces traités. Ce qu’ils ont accepté, c’est de partager leurs terres, leurs eaux et leurs ressources avec les colons, encore à ce jour. On ne peut pas en dire autant de la Couronne, car elle n’a pas honoré sa promesse de ne pas s’ingérer dans nos modes de vie traditionnels.
Malheureusement, la Couronne a essayé de déplacer et d’assimiler de nombreuses générations par la force. En conséquence, la relation entre la Couronne et les Mi’kmaqs depuis des siècles ne repose pas sur la paix et l’amitié. Cette relation en est une d’exploitation et de violence, mais aussi de lutte et de résistance.
À titre d’exemple, au cours des dernières années, plusieurs nations mi’kmaqs ont lancé leurs propres activités de pêche fondées sur les droits sans l’approbation du fédéral. C’est ce qu’a fait en mai dernier la Première Nation de Lennox Island, où je suis né. Après la conclusion d’une entente provisoire avec le gouvernement fédéral, la première saison a été jugée fructueuse; il y a toutefois eu une certaine résistance à propos du nombre de filets et de leur emplacement.
Le mois dernier, j’ai aussi été impressionné de voir comment les nations Elsipogtog et Esgenoopetitj s’emploient à faire respecter leurs droits de pêche protégés par la Constitution. L’absence d’une mise en œuvre complète de ces droits par divers gouvernements a nui au développement socioéconomique des communautés et placé leurs membres dans une position où ils risquaient de subir encore du harcèlement et de la violence de la part de l’État et d’autres acteurs.
De plus, le fait que des fonds fédéraux liés à une entente de 2019 n’aient pas été versés empêche les nations Esgenoopetitj et Elsipogtog de pêcher de la manière la plus sécuritaire et la plus viable possible. C’est une honte que le Canada ne respecte pas des traités et d’autres ententes. Il est grand temps que la pêche mi’kmaq fondée sur les droits soit pleinement mise en œuvre.
Chers collègues, j’espère qu’à Mi’kma’ki et ailleurs, tout le monde prendra du temps en octobre pour se renseigner sur les nombreuses promesses faites dans les traités qui n’ont pas été concrétisées, et pour agir afin qu’elles deviennent réalité.
Wela’lin. Merci.