L’honorable Jim Munson : Sénateur Gold, d’autres avant moi ont rappelé qu’il y a deux ans aujourd’hui que les deux Michael ont été arrêtés en pleine rue et jetés dans les geôles chinoises. L’ex-diplomate britannique Charles Parton, qui s’est lié d’amitié avec Michael Kovrig il y a longtemps, à l’époque où ils étaient tous les deux en mission à Pékin, a lancé une campagne épistolaire afin d’inciter M. et Mme Tout-le-Monde à prendre la plume pour exprimer leur inquiétude et dénoncer ce qu’il décrit comme une prise d’otages diplomatique de la part de Pékin — et je dois dire qu’il a reçu l’appui de gens très sérieux.
M. Parton demande à tous, y compris aux Canadiens, d’envoyer une lettre ou une carte de Noël aux deux Michael en l’adressant à l’ambassade de Chine de leur pays. Celle d’Ottawa est sise au 515, rue St-Patrick, et le code postal est le K1N 5H3.
Sénateur Gold, croyez-vous que le gouvernement appuiera cette initiative et croyez-vous que cela pourrait aider si les Canadiens ajoutaient leur voix à celle du gouvernement et montraient qu’ils se soucient eux aussi des deux Michael?
L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) : Sénateur Munson, en premier lieu, je vous remercie d’avoir soulevé cette question. Votre expérience de la Chine, notamment dans le pays même, vous donne une compréhension particulière de l’importance de ces questions.
J’estime important de déployer le maximum d’efforts par tous les moyens possibles pour que les Canadiens expriment non seulement leur consternation et leur indignation à l’égard de la détention et de l’emprisonnement arbitraires des deux Michael, qui croupissent en prison depuis deux ans en Chine, mais aussi leur soutien à ces deux hommes et à leur famille. Il n’est peut-être pas pertinent de se demander si cela va aider ou non. Néanmoins, il est certain qu’il faut faire tout en notre pouvoir — je parle ici de la société civile, des gouvernements et des autres intervenants concernés — pour manifester notre appui et tout mettre en œuvre pour obtenir leur libération.
Le sénateur Munson : J’ai une brève question complémentaire à poser. Je n’ai pas passé deux ans dans une prison chinoise, mais j’y ai passé deux jours. Ce n’est pas un endroit très agréable, laissez-moi vous le dire. Je suis encore en train de réfléchir à la formulation de la question que je vais vous poser.
Les Jeux olympiques d’hiver de 2022 auront lieu en Chine. Espérons que les deux Michael auront été libérés d’ici là. Le gouvernement réfléchit-il à la position à prendre lorsqu’il s’agira d’envoyer nos athlètes canadiens en Chine en 2022? Nous avons boycotté les jeux de Moscou en 1980 pour protester contre l’invasion de l’Afghanistan par la Russie. Je me demande encore moi-même si le boycott serait une bonne solution, mais il ne fait aucun doute que, dans le présent cas, il en va du respect des droits fondamentaux de la personne. Nous avons parlé des Ouïghours, de ce qui se passe à Hong Kong et de la répression de la démocratie. Compte tenu de la situation des deux Michael, le gouvernement a-t-il envisagé un scénario en ce qui concerne les prochains jeux d’hiver?
Le sénateur Gold : Merci de votre question. La réponse courte est que je ne sais pas si le gouvernement a envisagé un scénario, mais tous les aspects de la relation avec la Chine sont étudiés avec soin ces jours-ci et depuis un certain temps. Je n’irai pas plus loin puisque je ferais alors des conjectures, et ce n’est pas vraiment ce que je devrais faire dans le cadre de mes fonctions au Sénat. Merci.