L’honorable Jane Cordy : Sénateur Gold, aujourd’hui, nous soulignons la Journée du chandail orange pour nous souvenir des pensionnats et, en particulier, de l’histoire de la jeune autochtone Phyllis Jack Webstad. Sa grand-mère lui avait donné un chandail de couleur orange pour sa première journée d’école. On le lui a enlevé, et elle ne l’a jamais revu. Je suis très heureuse de voir beaucoup d’orangé au Sénat aujourd’hui.
Mes questions se concentreront sur le rôle que les parlementaires doivent jouer dans le processus de réconciliation avec les peuples autochtones et sur l’obligation du gouvernement à corriger plus d’un siècle d’injustices. Pour y arriver, les promesses sont insuffisantes. Il faut agir.
Sénateur Gold, en décembre 2019, dans le discours du Trône, le gouvernement a réitéré sa promesse de faire lever tous les avis à long terme d’ébullition de l’eau touchant les réseaux d’aqueduc dans les réserves d’ici mars 2021. Dans le discours du Trône de la semaine dernière, il n’y a pas un mot sur cette échéance de mars 2021. C’est inquiétant.
Voici ce que dit la Southern Chiefs Organization sur l’importance de la salubrité de l’eau potable dans les réserves et sur l’engagement pris par le gouvernement dans le discours du Trône de 2019 :
Les avis de faire bouillir l’eau ont de graves répercussions sur la vie et le bien-être de toutes les communautés touchées. L’eau est le droit humain le plus fondamental. Dans le mode de vie des Autochtones, l’eau est considérée comme très sacrée.
Sénateur Gold, chaque Canadien devrait avoir accès à de l’eau potable, peu importe où il habite. Certaines communautés doivent faire bouillir leur eau depuis des dizaines d’années.
Sénateur, le gouvernement a-t-il toujours l’intention de respecter l’engagement qu’il a pris de faire lever tous les avis de faire bouillir l’eau dans les réserves d’ici mars 2021? Dans l’affirmative, comment va-t-il réussir à protéger la santé des populations alors qu’elles hésitent naturellement à permettre aux étrangers d’entrer dans les réserves en raison de la pandémie de COVID-19?
L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) : Merci de cette question importante, madame la sénatrice, une question qui évoque l’une des situations tragiques qui marquent encore notre relation avec les communautés autochtones du pays.
La réponse est oui. Le gouvernement reste déterminé à veiller à ce que les Premières Nations et les autres communautés autochtones dans les réserves aient une source d’eau potable fiable. Il est encore franchement trop tôt pour connaître toute l’incidence qu’aura la pandémie de COVID-19 sur le calendrier visant les infrastructures d’approvisionnement en eau dont vous parlez, mais on me dit que le gouvernement a pour objectif de mettre un terme à tous les avis d’ébullition d’eau à long terme chez les Premières Nations d’ici mars 2021. Donc, il n’y a aucune tergiversation sur ce point.
Le gouvernement sait bien qu’il reste encore beaucoup de travail à faire, mais il y a des nouvelles encourageantes, même si ce n’est pas suffisant. On a levé 91 avis d’ébullition d’eau à long terme depuis 2015 et empêché que 162 avis d’ébullition à court terme deviennent des avis à long terme. Le gouvernement continue de travailler en consultation et, surtout, en partenariat avec les communautés afin de formuler avec elles des solutions à long terme pour qu’elles puissent toutes avoir accès à de l’eau potable et de voir à lever tous les avis d’ébullition d’eau à long terme visant les réseaux d’aqueduc dans les réserves. Merci, encore une fois, de votre question.