Le sénateur Wilson : Ma question s’adresse à M. Southey. Dans vos observations, vous avez expressément mentionné les réserves d’habitats établies par des tiers. Je suis un fervent partisan de cette idée. Je pense que c’est un excellent moyen de s’assurer qu’un habitat est en place et remplit pleinement sa fonction avant d’être utilisé pour compenser un projet. Le fait que cette solution ne soit pas plus largement utilisée est pour moi une source constante de contrariété. Pourriez-vous nous donner votre avis sur les raisons de cette situation et sur les mesures à prendre pour que cette solution soit appliquée de manière plus générale, et pas seulement dans le cadre de ce projet de loi?
M. Southey : Il y a plusieurs pays dans le monde où des économies solides axées sur la restauration ont été créées grâce à des dispositions établissant des réserves d’habitats par des tiers. C’est notamment le cas de nos amis du Sud. Rien n’empêche le Canada d’avoir lui aussi un tel système.
Il s’agit simplement d’intégrer les outils appropriés dans l’arsenal législatif. Pour cela, il faudra créer de nouvelles capacités au sein de Pêches et Océans Canada pour que ses fonctionnaires sachent comment gérer, par exemple, la mise en place de mesures compensatoires pour les pêches. Il n’y a aucune raison pour que ces capacités ne soient pas mises en place rapidement. Cela exige que les interlocuteurs, — qu’il s’agisse d’une organisation non gouvernementale, d’un groupe autochtone ou d’une société d’experts-conseils — comprennent les règles du jeu et soient en mesure de mettre rapidement en place ces mécanismes. Cependant, nous ne pensons pas que ce soit une tâche insurmontable.
Nous nous penchons sur cet enjeu au Canada depuis 5 à 10 ans. Nous avons de nombreux alliés. Nous croyons que nous pourrions mettre en place un tel système rapidement. Cependant, même si c’est le cas, la mise en œuvre prendrait un certain temps. Or, à long terme, cela aurait l’avantage d’instaurer une économie et une culture axées sur la restauration et dirigées par les peuples autochtones, les ONG locales et les gouvernements locaux qui pourraient améliorer le sort des collectivités et stimuler l’économie. Comme vous, nous sommes de grands partisans de ce système.