L’honorable Marty Klyne : Honorables sénateurs, je prends la parole pour rendre hommage à l’excellent sénateur Murray Sinclair. Maintenant à la retraite, notre ami compte servir de mentor à des avocats autochtones, écrire ses mémoires et, peut-être, les histoires qu’il a racontées à sa petite-fille. Il compte aussi éviter de devenir gouverneur général.
L’héritage national que laisse Murray est bien connu. C’est l’un des dirigeants autochtones les plus respectés, un juriste admiré et un courageux défenseur des droits des survivants des pensionnats autochtones. La plupart des Canadiens voient en lui un héros qui a su révéler la vraie histoire du Canada et nous montrer la voie à suivre pour arriver à la réconciliation et à un meilleur pays pour tous. Le travail qu’il accomplit à l’extérieur du Sénat est grandement apprécié et reconnu; il est aussi bien documenté pour les générations futures.
Je me concentrerai sur ce que Murray a apporté au Sénat. Personnellement, je chéris le souvenir du moment où il m’a escorté lors de mon assermentation ainsi que toute l’inspiration que j’ai trouvée dans sa façon de travailler. Murray a le don de reconnaître la présence et l’importance des autres, ce que je ne serai pas le seul à souligner. Il vous accueille dans le cercle et il écoute tout le monde avant de parler. Ses paroles font autorité et sont souvent accueillies en silence. Cela me rappelle une publicité qu’on voyait à la télévision dans les années 1970, alors que le silence tombait soudainement dans un restaurant parce que les gens voulaient entendre un conseil d’investissement, le message étant : « Quand E.F. Hutton parle, les gens écoutent. »
Murray affiche un bilan législatif impressionnant. Il a parrainé le projet de loi C-51 exigeant des déclarations de conformité à la Charte pour tous les projets de loi du gouvernement; le projet de loi C-75 visant la réforme du Code pénal et abolissant notamment la récusation péremptoire de jurés, après la mort de Colten Boushie; ainsi que le projet de loi C-91, visant à protéger et à revitaliser les langues autochtones. Il a parrainé le projet de loi C-262, Loi relative à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui a jeté les bases du projet de loi C-15 du gouvernement. Murray a qualifié la présentation de cette législation de « jalon historique sur la voie de la réconciliation ».
Murray laisse également un héritage remarquable en matière de défense de la nature puisqu’il a proposé des lois pour protéger les baleines et les dauphins de la captivité. L’année dernière, il a présenté la Loi Jane Goodall. Je suis très honoré de parrainer à mon tour ce projet de loi et je vous demande de m’aider à défendre les animaux. En outre, Murray a toujours défendu la cause des enfants et s’est notamment employé à faire abroger la loi qui autorise le recours aux châtiments corporels et à faire rétablir la compétence des gouvernements autochtones en matière de services à l’enfance et à la famille.
Mes collègues ont fait mention du nom ojibwé du sénateur Sinclair qui signifie « celui qui parle des images dans le ciel. » Il n’est donc pas étonnant que le sénateur Sinclair nous propose une réforme du Sénat axée sur le modèle du conseil des aînés. Murray, alors que vous partez à la retraite pour vous consacrer à votre famille et à d’autres passions, je vous offre mes meilleurs vœux et je vous remercie. Meegwetch.