L’honorable Marty Klyne : Honorables sénateurs, je prends la parole pour rendre hommage à notre regretté collègue et ami — et pour beaucoup d’entre nous, un mentor —, l’honorable, le sage, le gentil et l’incomparable Murray Sinclair.
Murray a siégé au Sénat pendant cinq ans, mais il était déjà une figure historique en tant que premier juge autochtone du Manitoba, le deuxième au Canada, et président de la Commission de vérité et de réconciliation. Dans cette enceinte, qu’il considérait comme le conseil des aînés du Canada, le sénateur Sinclair a accompli de grandes choses. Il était un chef de file dans les domaines du droit des autochtones, de la réforme de la justice pénale, de la réforme du Sénat, de l’égalité des sexes et des questions d’orientation sexuelle, de la justice économique, des droits de l’enfant, de la protection de l’environnement et des animaux et de bien d’autres sujets, y compris l’humour.
Notre ami avait l’esprit vif et savait improviser avec humour : il nous a souvent fait beaucoup rire. Malgré les lourdes responsabilités qu’il portait et toutes les tragédies dont il avait été témoin, il trouvait toujours le moyen d’être léger et de partager son énergie positive.
En tant que sénateur, ses efforts en faveur de la justice ont été incessants. Il a joué un rôle clé dans l’adoption de projets de loi visant à mettre fin à la discrimination historique fondée sur le sexe dans le cadre de l’inscription aux termes de la Loi sur les Indiens, à exiger des déclarations de conformité à la Charte pour tous les projets de loi du gouvernement, à réformer le système de justice pénale, notamment en abolissant la récusation péremptoire des jurés à la suite de l’affaire Colten Boushie en Saskatchewan, à soutenir les langues autochtones, à rétablir la compétence autochtone en matière de services à l’enfance et à la famille et à élargir la Loi sur les bons samaritains secourant les victimes de surdose. Ses efforts ont également incité le gouvernement à faire des promesses électorales pour s’engager à intégrer la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones dans la législation fédérale et à protéger les animaux sauvages en captivité.
Sur le plan personnel, le sénateur Sinclair était très estimé ici et très admiré par les sénateurs et le personnel. Il était très amical, disponible, abordable et accessible. Il savait faire en sorte que chacun se sente important. C’était agréable d’être l’ami et le collègue d’un homme aussi merveilleux et souvent sollicité de toute part.
Avec son livre intitulé Who We Are, le sénateur Sinclair nous a offert un autre cadeau. Il a rédigé une bonne leçon pour les sénateurs en disant : « L’important en matière de leadership, c’est d’apprendre à aimer les gens. »
L’héritage du sénateur Sinclair, c’est l’avenir commun des Canadiens en matière de vérité et de réconciliation. Le fait qu’il ait siégé au Sénat restera à jamais à l’honneur de cet homme. Bien qu’il nous manque, nous devons éprouver de la gratitude. Que Dieu bénisse l’honorable Murray Sinclair.
Je conclurai par une blague que certains de ceux qui connaissaient Murray ont sûrement entendue au moins 35 fois. Le sénateur Sinclair adorait travailler avec l’ancien sénateur Dan Christmas. En fait, chaque année à cette époque, il exprimait son désir d’être adopté par le sénateur Christmas. La raison, bien sûr, était qu’il pourrait ainsi souhaiter à tout le monde « Murray Christmas ». Merci. Hiy kitatamihin.