L’honorable Patricia Bovey : Honorables collègues, le sénateur Munson est notre phare de la gentillesse, notre collègue qui se rend au Sénat en patins ou en vélo. Par sa passion, son souci pour tous les Canadiens, son humanité, son sens de l’humour, son honnêteté et son sens de la justice, il est l’incarnation même du dévouement, du service public et du plaisir. Monsieur le sénateur, vous nous inspirez au quotidien. Pour ma part, vous avez établi un objectif que nous devrions tous aspirer à atteindre.
Souligner votre départ de cette auguste Chambre n’est pas facile. Je me contenterai donc de vous remercier. Merci pour votre projet de loi sur la gentillesse. Merci pour l’ensemble de votre travail et de vos réflexions sur le projet de loi C-81 et pour la façon dont vous avez défendu les personnes handicapées. Merci de la détermination dont vous avez fait preuve aux comités sénatoriaux et aux associations parlementaires dont vous avez été à la tête. Grâce à votre vision et à votre capacité de faire progresser tant de questions sociétales, les années que vous avez passées au Sénat ont été admirables.
Je veux toutefois ajouter quelque chose sur une note personnelle. J’ai beaucoup apprécié votre accueil chaleureux lorsque j’ai été nommée au Sénat et, en particulier, lorsque je suis devenue membre du Groupe progressiste du Sénat. J’ai beaucoup appris à vos côtés, notamment en vous regardant opérer votre magie.
Jim, vous avez aussi eu une carrière d’envergure avant votre nomination au Sénat. Avant même que nous nous rencontrions, je dois avouer que vous étiez dans notre salon pratiquement tous les jours depuis des années pour nous livrer les faits, vos réflexions et vos points de vue à partir de différentes régions du monde, au Canada comme à l’étranger.
Nous n’oublierons pas votre intervention annuelle, dans cette enceinte, sur le massacre de la place Tiananmen, sur les horreurs qui y ont eu lieu et sur ce qui s’est réellement passé. Je ne peux pas imaginer comment c’était, ce jour-là. Par contre, je connais des artistes qui y étaient, aux côtés de ceux qui ont été fauchés par les chars. Certains se sont réfugiés au Canada. L’un d’entre eux en particulier, qui est venu très tôt chez nous, à Victoria, est depuis devenu un artiste canadien majeur. Vos récits me rappellent l’une des marches ou, peut-être devrais-je dire, des courses les plus difficiles que j’aie jamais faites. Je devais traverser la place sur les nouveaux pavés qui recouvrent le lieu du massacre. Je voulais les contourner, mais la police chinoise ne l’entendait pas de cette oreille. Me sentant malade, j’ai traversé la place en courant, pensant à vos reportages et à ceux concernant des artistes que j’avais appris à connaître, vos reportages qui se mélangeaient aux images, aux sons, aux histoires et aux visages de ce jour, que j’avais vus et entendus et qui étaient devenus viscéralement miens.
Jim, je vous remercie pour tout ce que vous nous avez apporté, à moi et à ma famille, avant que nous nous rencontrions, et pour vos conseils pendant toutes ces années pendant lesquelles nous avons travaillé ensemble. Je vous félicite pour vos nombreuses réalisations et vous souhaite une retraite vraiment extraordinaire et enrichissante ainsi qu’une bonne santé pour de nombreuses années à venir.
Je vous félicite aussi pour votre nomination à l’Université de Victoria. C’est une communauté chaleureuse et accueillante. Nous nous y verrons certainement; nous avons des amis en commun. Vous devez venir souper.
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