L’honorable Diane Bellemare : Le 16 mars 2023, dans le Vieux-Montréal, un terrible incendie s’est déclaré tôt le matin, rue du Port, alors que 22 personnes se trouvaient dans l’immeuble patrimonial de trois étages.
Des personnes coincées dans des logements sans issue de secours et sans fenêtres ont lancé des appels au 911 et à des proches. D’autres ont réussi à sortir ou ont dû sauter par les fenêtres pour sauver leur vie. Sept de ces personnes n’ont pas eu cette chance.
Il y avait Camille Maheux, 76 ans, cinématographe et vidéaste, qui était connue dans son milieu comme une « excellente portraitiste et une pionnière de ce qu’on a appelé par la suite des documentaires intimes ». Depuis ses débuts dans les années 1970, elle photographiait le mouvement féministe, la communauté LGBT et les personnes marginalisées.
Nathan Sears, 35 ans, venait d’obtenir un doctorat en sciences politiques à l’Université de Toronto. Il était boursier Cadieux-Léger à Affaires mondiales Canada et boursier au Trudeau Centre for Peace, Conflict and Justice. Connu par ses pairs et ses proches comme un universitaire passionné qui avait devant lui une carrière prometteuse, il était à Montréal pour la conférence de l’Association des études internationales.
Dania Zafar, 31 ans, était une jeune graphiste, un esprit libre et une femme ambitieuse. Elle a parlé à son père à Lahore, au Pakistan, la veille de l’incendie. Elle était en voyage spontané à Montréal avec son amie Saniya Khan, également âgée de 31 ans, qui était venue à Montréal pour rendre visite à un ami d’enfance. Mme Khan poursuivait une maîtrise en santé publique à Detroit.
An Wu, 31 ans, était une jeune neuroscientifique prometteuse qui avait obtenu son doctorat à 24 ans et qui travaillait comme responsable scientifique de projets à l’Université de Californie à San Diego. Elle était en visite au Québec à l’occasion de la conférence et de l’atelier universitaires sur les neurosciences computationnelles et des systèmes.
Il y avait également Charlie Lacroix, une jeune femme de 18 ans, décrite comme un papillon social, très attentionnée, qui adorait l’art et qui a appelé son grand-père pendant l’incendie, ainsi que Walid Belkahla, son ami, un jeune homme de 18 ans qui avait toute sa vie devant lui.
Pour la famille et les amis des personnes qui ont perdu la vie, l’attente a été insupportable avant qu’on retrouve et identifie leur corps dans les décombres, plusieurs jours après l’incendie.
Comment un tel incendie peut-il encore se produire aujourd’hui, chez nous?
Le coroner en chef du Québec a ordonné une enquête publique sur les sept décès.
Ces décès n’auraient jamais dû se produire. Toutes nos pensées vont aux membres des familles et aux proches, à qui j’offre toutes mes condoléances.