Le décès de Gordon (Gord) Edgar Downie, C.M.

Par: L'hon. Rodger Cuzner

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Majors Hill Park, Ottawa

L’honorable Rodger Cuzner : Honorables sénateurs, lorsque nous pensons aux abondantes ressources naturelles dont jouissent les Canadiens, peuvent nous venir à l’esprit les mines et les minéraux, les paysages spectaculaires ou les vastes forêts d’ici.

Aujourd’hui, je tiens à célébrer un autre type de ressources naturelles : nos auteurs-compositeurs. Leonard Cohen, Joni Mitchell, Neil Young et Gordon Lightfoot — pour n’en nommer que quelques-uns — sont tous des auteurs-compositeurs canadiens qui ont laissé une marque indélébile sur le monde.

Une étoile en particulier, qui a été mentionnée récemment au Sénat, a brillé de mille feux grâce à sa capacité innée de témoigner de l’expérience canadienne. La semaine dernière, cela a fait sept ans que Gord Downie, le chanteur vedette du groupe The Tragically Hip, s’est éteint. Lui et ses frères d’armes, Rob Baker, Gord Sinclair, Johnny Fay et Paul Langlois, nous ont rappelé que l’histoire de notre pays valait la peine d’être chantée, dans les bons comme dans les mauvais moments. Honorables sénateurs, s’il y a un but dont nous nous souvenons tous, « c’était en 72 », comme Gord l’a chanté. Ce fut assurément un grand moment.

Par ses paroles, nous avons admiré le « soleil couchant dans le Paris des Prairies » et, bien sûr, nous l’avons accompagné sur le chemin de rondins jusqu’au 100e méridien, là où commencent les grandes plaines.

Son esprit est ressenti en cette enceinte lorsque nombre d’entre vous, chers collègues, se lèvent et parlent avec passion de nos obligations à l’égard des peuples autochtones. Dans les dernières années de sa vie, Gord a consacré une grande partie de son temps à cette cause : la justice, la guérison et la réconciliation.

Dans son livre et son album, Secret Path, il s’est inspiré de l’histoire tragique de Chanie Wenjack, le jeune Anishinaabe de la Première nation de Marten Falls, qui est mort en essayant de rentrer chez lui après s’être enfui d’un pensionnat. Toutefois, ce sont les récentes interventions ici, sur le thème de l’erreur judiciaire, qui m’incitent à prendre la parole aujourd’hui. Je félicite les sénateurs Arnott, Dalphond, Pate et Batters pour leurs recherches approfondies, leur documentation méticuleuse et leurs arguments passionnés sur le sujet. Nous connaissons le vaste gaspillage de capital humain et les blessures qui ont bouleversé la vie des Canadiens qui ont perdu une grande partie de leur vie à cause de condamnations injustifiées.

Le génie de Gord Downie, c’est qu’il pouvait prendre ces paragraphes et ces pages convaincants, formulés par mes savants collègues, et les condenser en une seule ligne, racontable et sincère, comme il l’a fait avec David Milgaard : « À 38 ans il n’a jamais embrassé de fille. » Comme c’est brillant.

Honorables sénateurs, Gord Downie nous a divertis, inspirés et fait réfléchir. Il croyait en ce pays et au bien de tous les Canadiens. En sa mémoire, engageons-nous à nous acquitter de nos tâches comme Gord l’a fait, avec compétence, courage et grâce. J’encourage tous les sénateurs à regarder le documentaire récemment publié intitulé The Tragically Hip: No Dress Rehearsal, qui est actuellement offert en diffusion continue dans le monde entier sur Amazon Prime. Il s’agit d’un classique instantané.

Merci.

 

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