L’honorable Jane Cordy : Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour dire quelques mots au sujet de notre ancien collègue le sénateur David Smith : libéral inconditionnel, homme dévoué au service public, fils de pasteur, comme il aimait se présenter, et, bien entendu, l’ami de bien des gens ici au Sénat. Toujours souriant, David avait généralement quelques bonnes histoires à raconter. J’en ai entendu plusieurs lors des nombreuses longues soirées au Sénat et des réunions de sénateurs libéraux dans son bureau pour des moments de camaraderie pendant l’appel de la sonnerie. Ce sont des moments que je n’oublierai jamais.
Le sénateur Smith se souvenait de plein d’histoires survenues au cours de sa longue carrière politique, des histoires de campagne électorale, des histoires concernant ses adversaires et d’autres concernant ses amis. Cependant, honorables sénateurs, c’est de sa compassion pour les personnes handicapées au Canada dont je veux vous parler. Plusieurs l’ignorent, mais David Smith a joué un rôle de premier plan dans l’inclusion des personnes handicapées dans les dispositions de la Charte canadienne des droits et libertés. Député libéral nouvellement élu en 1980, David a été nommé président du comité parlementaire multipartite chargé de tenir des audiences publiques sur les questions concernant les personnes handicapées, dans la foulée de la déclaration des Nations unies consacrant 1981 comme étant l’Année internationale des personnes handicapées.
En tant que président du comité, David avait pris conscience qu’il était important de modifier la Charte des droits pour y inscrire les personnes handicapées. Il a pris l’initiative de communiquer avec des députés de toutes allégeances pour leur souligner l’importance d’inscrire les droits de ces personnes dans la Charte. Nombre d’entre nous se rappellent de la capacité de persuasion, de la détermination et du charme de David. Ses efforts ont porté fruit.
Le 28 janvier 1981, un autre comité qui étudiait la nouvelle Charte des droits a voté à l’unanimité en faveur d’un amendement visant à enchâsser dans la Constitution l’égalité des personnes handicapées. C’est une réalisation remarquable à l’égard de laquelle le sénateur Smith mérite d’être salué même s’il ne cherchait aucune reconnaissance. J’ai été frappée par le commentaire de David Lepofsky, président de l’Accessibility for Ontarians with Disabilities Act Alliance, qui, en apprenant le décès de David Smith, a déclaré :
Reposez en paix David Smith. Nous vous sommes éternellement reconnaissants de ce que vous avez fait pour de nombreuses générations de Canadiens à venir.
Honorables sénateurs, le Canada a perdu un homme qui a consacré sa vie au service public, sa collectivité a perdu un fervent défenseur et nombre d’entre nous ont perdu un ami. Au nom du groupe progressiste du Sénat et de ses anciens collègues libéraux, j’exprime mes plus sincères condoléances à son épouse, Heather, et à sa famille.
Honorables sénateurs, j’imagine David qui, après avoir franchi les portes du paradis, s’asseoit devant un nouvel auditoire auquel il demande « Vous ai-je déjà raconté l’histoire de…? »
Je vous remercie honorables sénateurs.
Des voix : Bravo!