L’honorable Jim Munson : Honorables sénateurs, je croyais que j’allais suivre la sénatrice Moodie sur la question concernant les enfants — mais pourquoi pas? Nous voilà vendredi. C’est bien que des sénateurs se réunissent tous les deux vendredis. J’ai une question sérieuse à poser à propos des enfants du Canada.
La sénatrice Moodie et moi avons travaillé très fort pour donner suite à un rapport du Sénat où on recommandait la création d’un commissariat aux enfants, une proposition qui semble avoir été abandonnée. Il y a eu des rapports de sénateurs — la sénatrice Andreychuk, entre autres — et de députés qui réclamaient un commissaire aux enfants. Jamais la pertinence d’un tel poste n’a été aussi évidente que maintenant, en pleine pandémie. Nous avons un grave problème de violence familiale envers les enfants.
Ma question s’adresse au représentant du gouvernement au Sénat. Un demi-million d’enfants au pays vivent dans la pauvreté et la pandémie intensifiera probablement les difficultés des familles dans cette situation. Par surcroît, la routine scolaire des familles est interrompue et les effets de la distanciation sociale se font sentir. Beaucoup d’enfants ne peuvent pas aller dehors et jouer comme ils en ont l’habitude, ce qui entraîne aussi des problèmes de santé mentale.
Je salue le gouvernement d’avoir accordé un financement à Jeunesse, J’écoute. Toute aide est utile, mais il semble qu’on n’en fait pas assez. Beaucoup d’organismes de bienfaisance, d’hôpitaux et d’organisations de première ligne utilisent déjà leurs ressources au maximum tandis que la demande pour leurs services augmente. Le gouvernement a-t-il l’intention de financer d’autres groupes maintenant? J’ai une brève question complémentaire à poser.
L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) : Je vous remercie pour votre question, et j’en profite pour saluer vos efforts constants en faveur de cette cause importante. Le gouvernement continue d’évaluer les programmes qu’il a mis en place et s’est montré prêt à réajuster le tir là où on constate certaines lacunes. Cela étant dit, plusieurs programmes mis sur pied par le gouvernement profitent de manière directe et indirecte aux enfants, notamment les enfants dont la famille connaît des difficultés économiques ou de la violence conjugale. Comme vous le savez, des fonds ont été alloués aux refuges. De plus — et c’est tout aussi important —, le financement accordé aux personnes qui ont perdu leur emploi permet aux familles de continuer à se débrouiller, à payer l’épicerie et le loyer. Ces mesures sont donc avantageuses pour chaque famille et chaque enfant dans le besoin.
Pour revenir à votre question, le gouvernement continue de chercher des façons d’aider les membres les plus vulnérables de notre société et continue d’examiner soigneusement ses programmes pour y déceler d’éventuelles lacunes.
Le sénateur Munson : J’ai une brève question complémentaire. Récemment, Sara Austin, une défenseure des enfants et la fondatrice et PDG de l’organisme Les enfants d’abord Canada, a dit ceci :
Nous savons qu’un grand nombre d’enfants dont la famille vit déjà dans la pauvreté subissent les répercussions des pertes d’emploi. Les pressions économiques que subissent les parents et les familles mettent en péril la sécurité alimentaire des enfants et nuisent énormément à leur santé mentale et à leur bien-être.
Je pense que c’est le point sur lequel nous devons nous concentrer aujourd’hui. En ce qui concerne les enfants vulnérables, les enfants autistes et les enfants ayant une déficience intellectuelle, j’ai été heureux de voir que la ministre Qualtrough avait inclus un représentant de la communauté autistique dans son conseil consultatif après avoir comparu ici. La communauté autistique n’était pas représentée, mais maintenant, elle l’est.
Sénateur Gold, à votre connaissance, le gouvernement prévoit-il annoncer des plans précis pour prendre soin de tous les enfants du Canada pendant cette crise?
Le sénateur Gold : Je ne suis pas au courant de programmes précis en cours d’élaboration. En tant que Canadiens, nous recevons régulièrement des annonces du gouvernement. Je répète que le gouvernement reste déterminé à mettre en place des programmes qui répondent aux besoins des plus vulnérables. Je suivrai ce dossier avec intérêt pour voir quelles autres annonces pourraient être faites.