L’honorable Jim Munson : Ma question s’adresse au sénateur Gold et porte sur la pandémie de COVID-19 et, plus précisément, sur les personnes handicapées. Nous savons que, pour elles, la COVID-19 pose un risque énorme. Pourtant, elles semblent occuper un rang peu élevé dans l’ordre de priorité pour la distribution des vaccins.
Un article publié la semaine dernière dans l’Ottawa Citizen dit que les Canadiens demandent au gouvernement d’intensifier les efforts en vue de vacciner les personnes vulnérables contre la COVID-19. Je suis conscient que la vaccination relève de la compétence des provinces, mais le gouvernement fédéral y joue un rôle unique.
Le groupe Health Care Access Research and Developmental Disabilities, en collaboration avec le Centre de toxicomanie et de santé mentale, a publié un rapport la semaine dernière qui insiste sur la nécessité de faire de la vaccination de la communauté des personnes ayant un trouble du développement une priorité. Selon un rapport du Royaume-Uni, ces personnes présentent un risque de quatre à six fois plus élevé de décéder de la COVID-19 que le reste de la population. Il existe bien d’autres statistiques qui appuient l’importance de les vacciner rapidement.
Sénateur Gold, il s’agit d’une question importante. Le gouvernement collabore-t-il avec les provinces en ce moment en vue de prioriser la vaccination de ces Canadiens?
L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) : Monsieur le sénateur, je vous remercie de votre question et de l’engagement continu dont vous faites preuve dans les dossiers importants que vous soulevez.
Je crois que tous les Canadiens, y compris moi-même, ont été profondément touchés par ce dont vous parlez. Le gouvernement communique fréquemment et collabore étroitement avec les provinces. Cela dit, comme vous l’avez souligné avec justesse, il appartient aux provinces de déterminer l’ordre de priorité selon lequel leur population sera vaccinée, et cet ordre diffère d’une province à l’autre.
Honnêtement, j’ignore dans quelle mesure on discute activement de la question. Je vais me renseigner et vous reviendrai assurément avec une réponse. Vous soulevez une question importante et je vais sans faute la porter à l’attention du ministre pertinent.
Le sénateur Munson : Sénateur, la COVID-19 n’a pas de frontières. Lorsque vous parlez de la lutte contre la pandémie, vous ne cessez pas de mentionner les compétences provinciales et les différents mandats. J’aimerais parler très brièvement de deux familles qui vivent dans votre province. Rissa Mechaly s’occupe de son fils de 40 ans, qui est atteint du syndrome de Down. Evelyn Lusthaus, quant à elle, s’occupe de sa fille de 43 ans, qui est atteinte de la même maladie. Ces femmes ont peur, et elles vivent seules.
J’ai examiné certaines statistiques. Selon la Gazette de Montréal, au Québec, les gens atteints du syndrome de Down font encore partie du huitième groupe sur dix à recevoir le vaccin. Ils sont dans le même groupe que tous les adultes de moins de 60 ans ayant une condition préexistante, derrière les personnes en bonne santé âgées de 60 à 69 ans. Ils devancent uniquement les travailleurs essentiels dans des domaines autres que la santé et le reste de la population.
Sénateur Gold, un Canadien sur cinq vit avec une déficience intellectuelle ou physique. Savez-vous si le Comité consultatif national de l’immunisation, qui relève du fédéral, veillera à ce que les personnes ayant des déficiences intellectuelles soient vaccinées en priorité contre la COVID?
Le sénateur Gold : Je vous remercie encore une fois de votre question. Je me renseignerai à ce sujet. Cependant, le Comité consultatif national joue uniquement un rôle consultatif et, dans notre fédération, les soins de santé sont de compétence exclusivement provinciale. Toutefois, je vous remercie à nouveau d’avoir soulevé cette question.