L’honorable Patricia Bovey : Honorables sénateurs, ma question s’adresse au sénateur Gold, le leader du gouvernement au Sénat. Premièrement, j’aimerais remercier le gouvernement d’avoir débloqué des fonds pour les petits sites patrimoniaux régionaux qui avaient été totalement laissés à l’abandon depuis le début de la pandémie de COVID-19. Quelques milliers de dollars ont fait toute la différence.
Cependant, une catégorie de nos joyaux patrimoniaux a été oubliée : les phares. Comme vous le savez, j’ai hérité du dossier de la sénatrice Greene Raine sur les phares. J’ai fait du kayak pour me rendre à des phares opérationnels et j’ai fait de l’escalade pour accéder à d’autres qui ne le sont plus et pour lesquels des travaux de restauration ont été amorcés. Ces derniers sont de fantastiques vestiges de l’histoire du Canada et des joyaux de notre patrimoine qui continueront de jouer un rôle important, alors que nous naviguons vers l’avenir. Ils servent en effet à la recherche scientifique sur les océans et les baleines. Ils sont utilisés dans des projets concernant les effets du transport sur la vie marine, et ils ont encore d’autres usages, dans l’esprit du projet de loi C-55. Des panneaux solaires ont été installés sur un phare de l’île de Vancouver, ce qui signifie qu’il n’y a pas de factures d’électricité.
Les organismes qui administrent les phares font leurs propres collectes de fonds. Ils reçoivent une certaine aide financière des provinces. Dans le cas du phare de Sheringham Point, sur l’île de Vancouver, le gouvernement fédéral a fourni, par l’entremise du ministère des Pêches et des Océans, des hydrophones et de l’équipement de surveillance, mais aucun appareil photo, ni aucune aide financière pour le travail pourtant effectué pour le gouvernement du Canada. Je sais que la situation est la même pour de nombreux autres phares.
Sénateur Gold, comment les phares patrimoniaux peuvent-ils bénéficier d’une aide financière du gouvernement fédéral, aide qui, selon moi, devrait venir du ministère du Patrimoine canadien, du ministère des Pêches et des Océans ainsi que d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada, de manière à ce que ces phares puissent être pleinement utilisés dans les travaux de recherche scientifique dont le pays aura grandement besoin à l’avenir?
L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) : Merci beaucoup de votre question, sénatrice Bovey. J’ai constaté toute l’importance des phares lorsque j’ai été vice-président du Comité sénatorial permanent des pêches et des océans. Le travail qu’a accompli la sénatrice Greene Raine dans ce dossier a d’ailleurs été une véritable source d’inspiration pour nous tous.
Le gouvernement m’a informé que Pêches et Océans et la Garde côtière canadienne poursuivront leurs efforts afin de trouver de nouveaux propriétaires responsables pour les phares précieux que vous avez mentionnés et certainement pour ceux visés par la Loi sur la protection des phares patrimoniaux. La Commission des lieux et monuments historiques de Parcs Canada continuera de collaborer avec Pêches et Océans pour faciliter la désignation d’autant de phares patrimoniaux que possible afin d’assurer la protection de leur caractère patrimonial dans l’intérêt des générations futures.
À l’heure actuelle, Parcs Canada administre 11 phares, dont 6 sont des lieux historiques nationaux. Ils servent dans le cadre de divers programmes, notamment en tant que centres d’interprétation et d’accueil des visiteurs et, bien entendu, pour la protection des espèces en péril.
En octobre, le ministre responsable de Parcs Canada a désigné comme phares patrimoniaux aux termes de la loi le phare de Cape George du lac Bras d’Or, à St. Peter’s, en Nouvelle-Écosse, et le phare d’alignement postérieur d’Annandale dans la ville du même nom, sur l’Île-du-Prince-Édouard. En comptant ceux-ci, il y a maintenant au total 102 phares dans huit provinces qui sont protégés en vertu de la Loi sur la protection des phares patrimoniaux. Le gouvernement agit donc. Je vous remercie de votre question.
La sénatrice Bovey : Je pense qu’il serait avantageux pour la surveillance et l’étude de nos océans et de nos lacs de tirer parti de ces ressources que nous possédons déjà pour faire avancer la recherche. L’Université d’Aberdeen s’est servie de phares comme stations de terrain pour notamment faire des recherches relatives aux effets des changements environnementaux naturels et artificiels sur les mammifères marins et les oiseaux de mer. Les phares situés le long de la côte de la Colombie-Britannique mesurent depuis un siècle la température des océans, ce qui nous permet de mieux comprendre le réchauffement des océans.
Sénateur Gold, je me demande si vous pourriez vous renseigner sur le type de financement disponible pour permettre aux phares de devenir des centres de recherche scientifique, en plus de leur rôle patrimonial, comme vous l’avez mentionné. Il y a des lacunes, et nous pourrions les combler très efficacement si vous pouviez fournir une indication de l’aide que l’on peut raisonnablement attendre du gouvernement.
Le sénateur Gold : Madame la sénatrice, je vais certainement me renseigner, mais vous me permettrez de faire remarquer que la recherche scientifique, quel que soit le lieu, nécessite non seulement des fonds du gouvernement fédéral pour l’installation physique, mais aussi l’appui et la planification de la communauté des chercheurs et des universitaires. Ainsi, en plus des renseignements que je demanderai, j’encourage ceux qui souhaitent voir ces sites utilisés à ces fins à nouer des partenariats avec les communautés universitaires et de recherche locale afin qu’un plan puisse être mis en place. Ce plan devra inclure le type de recherche proposé et un site adéquat, ce qui augmentera les chances de succès pour toute demande de subvention.