L’honorable Daryl Fridhandler : Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui au sujet d’un mouvement convaincant d’unité canadienne en Alberta, lancé et dirigé par Thomas Lukaszuk.
Au cours des 90 jours autorisés, près d’un demi-million d’Albertains ont signé la pétition « Forever Canadian », une initiative citoyenne qui affirme que l’Alberta est fièrement canadienne. C’est 40 % de plus que ce que la loi exige. La question posée dans la pétition est simple : « Êtes-vous d’accord pour dire que l’Alberta doit rester au sein du Canada? »
Cette pétition a déclenché un mouvement auquel ont participé plus de 10 000 bénévoles et 6 500 solliciteurs inscrits, dont je suis fier d’avoir fait partie.
Au cœur de cet effort se trouve Thomas Lukaszuk, que j’ai l’honneur d’accueillir à la tribune aujourd’hui. Thomas a quitté la Pologne pour immigrer au Canada en 1982. Ancien vice-premier ministre de l’Alberta, son leadership et sa vision ont contribué à canaliser le sentiment clair des Albertains : nous sommes Canadiens.
La pétition a été soumise au directeur général des élections de l’Alberta aux fins de vérification, et les résultats seront publiés au plus tard le 6 janvier.
Les signataires de cette pétition ne demandent pas un référendum. C’est un appel au leadership.
Comme l’a dit M. Lukaszuk :
Nous demandons à la première ministre de faire ce qu’il faut et d’inviter les députés provinciaux de l’Alberta à se prononcer sur cette question au moyen d’un vote afin de mettre définitivement un terme aux discussions séparatistes.
Cette pétition contraste fortement avec la position du mouvement Alberta Prosperity Project — un nom des plus trompeurs, s’il en est un —, dont l’objectif est la tenue d’un référendum pour demander un changement constitutionnel menant à l’indépendance de la province. La pétition de ce mouvement séparatiste n’a pas été autorisée à être signée, et les tribunaux de l’Alberta doivent maintenant décider de son caractère, qui pourrait bien être inconstitutionnel.
Il convient de noter que la Confédération des Premières nations du Traité n°6, qui représente 16 Premières Nations de l’Alberta, a obtenu le statut d’intervenant dans cette affaire. Elle a publié une déclaration pour rejeter l’initiative du mouvement Alberta Prosperity Project, précisant qu’il s’agit d’une démarche irresponsable et « […] d’une violation directe de l’entente issue du Traité […] »
Pour être clair, le débat sur la séparation de l’Alberta n’est pas terminé, loin de là. Toutefois, M. Lukaszuk, les signataires de la pétition de son mouvement et leurs bénévoles de celui-ci ont franchi une étape importante pour unir les Albertains, nous rappelant au passage ce que signifie faire partie de la Fédération canadienne.
La première ministre Smith et ses collègues peuvent prendre les bonnes décisions. Une fois les signatures vérifiées, un comité législatif sera saisi de la pétition « Forever Canadian » pendant un maximum de 60 jours pour qu’il la recommande, puis la proposition sera transmise à l’Assemblée législative de l’Alberta qui devra l’approuver et l’accepter, mettant ainsi un terme à cette affaire, ou bien la question sera soumise à une campagne controversée et coûteuse, dont l’issue est désormais évidente.
J’invite la première ministre Smith à régler cette question, à faire front commun dès maintenant avec la majorité des Albertains, à accélérer l’examen de la proposition « Forever Canadian » en comité et à l’approuver et à l’accepter à l’Assemblée législative sans la soumettre à un référendum.
Défendez l’Alberta, qui fait fièrement partie de la fédération. Madame Smith, défendez le Canada.
Merci, Thomas Lukaszuk.
Je vous remercie. Meegwetch.

