La Journée nationale de l’enfant

Par: L'hon. Julie Miville-Dechêne

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L’honorable Julie Miville-Dechêne : Merci de m’avoir donné, un peu à la dernière minute, le droit de parole pour que je puisse parler moi aussi de la Journée internationale de l’enfant.

Hier, j’ai reçu au Sénat des représentants de World Vision et Save the Children, qui sont venus nous parler d’un autre aspect de cette journée internationale : le sort des enfants en temps de guerre.

J’étais, pour cet événement, avec la sénatrice Ataullahjan, qui nous a parlé du sort des enfants dans les camps de Rohingyas avec le sénateur Al Zaibak et la sénatrice Coyle.

Les chiffres sont alarmants. Selon les Nations unies, en 2024, un nombre record d’enfants a été soumis à des actes violents dans les zones de conflit. Vingt-deux mille cinq cents enfants ont été tués, blessés, ont manqué d’aide humanitaire ou ont été recrutés pour participer à un conflit. Les enfants qui survivent sont traumatisés par leur peine et leurs pertes.

La violence s’est accrue contre les enfants de la République démocratique du Congo, de la Somalie, du Nigeria, mais aussi de Gaza et, plus récemment, du Soudan, où l’on rapporte des massacres de civils, de femmes enceintes et d’enfants. En Haïti également, à la faveur du désordre, la violence sexuelle contre les enfants augmente. Elle est aussi grave que des fusils et des bombes.

Le conflit au Soudan est l’un de ces conflits oubliés et pratiquement invisibles où les enfants sont visés. Autour d’El Fasher, des massacres se multiplient, mais le monde n’a pas été horrifié, car les belligérants ont une tactique radicale : ils refusent de laisser entrer les journalistes, donc il n’y a ni médias, ni images, ni prise de conscience.

Les enfants au Soudan meurent soit de faim, soit sous les balles. La journaliste de Radio-Canada Sophie Langlois s’est rendue dans les camps de réfugiés à la frontière. Elle a constaté que les enfants avaient encore faim, car les organisations humanitaires n’ont pas assez de provisions pour les nourrir à satiété. Il y a pire encore. Les mères de ces enfants émaciés préfèrent que leurs enfants meurent tués par une arme plutôt que de mourir de faim, car c’est une mort horrible et longue où chaque système du corps humain lâche l’un après l’autre.

Notre mission devrait être de protéger les enfants en temps de guerre; en fait, elle devrait être de protéger tous les enfants pour qu’ils puissent s’émerveiller, apprendre et vivre leur enfance plutôt que de vivre dans la peur et la faim.

Merci.

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