L’honorable Wanda Thomas Bernard : Honorables sénateurs, je suis heureuse de prendre la parole depuis le territoire algonquin anishinaabe, bien que ce soit au sujet d’une triste nouvelle.
Le 7 août, la collectivité d’East Preston et tous les Néo-Écossais d’origine africaine ont fait leurs adieux à leur matriarche bien-aimée, la centenaire Eliza Brooks, âgée de 105 ans. Il existe un principe africain appelé Nia, qui signifie « vocation ». En repensant à Mme Eliza, ce principe africain m’est revenu en mémoire. Elle a vécu une vie inspirante, remplie d’amour, de spiritualité, de détermination et de vocation.
S’étant vue refuser l’accès à l’éducation, elle a travaillé comme femme de ménage pour des particuliers et des entreprises. Elle était déterminée à améliorer la vie de sa famille. En tant que mère célibataire avec quatre enfants, la pauvreté ne lui était pas étrangère. Il est arrivé bien souvent qu’ils doivent manger du gruau trois fois par jour, sans lait, sans sucre et sans même de la mélasse, sans pouvoir se plaindre. Je l’imagine dire : « Au moins, ils avaient trois repas par jour. »
Elle a enseigné à ses enfants à valoriser l’éducation et la vie. Elle prenait le temps d’enseigner aux gens les connaissances pratiques du quotidien qui favorisent l’indépendance, comme la cuisine, la boulangerie, la couture et le jardinage.
Mme Eliza était profondément spirituelle. Pendant plus de 70 ans, ce fut une paroissienne engagée de l’Église baptiste unie d’East Preston. Elle n’a cessé de chanter au sein de la chorale que quelques mois avant sa mort. À l’âge vénérable de 104 ans, elle a sorti son premier CD.
Feleshia Chandler, de l’émission de radio de la CBC Information Morning à Halifax, l’avait interviewée en mai dernier à l’occasion de son 105e anniversaire de naissance. Quand la journaliste lui a demandé le secret de sa longue vie — écoutez bien ceci —, elle a répondu que, chaque jour, elle sortait marcher, s’occupait des tâches ménagères et buvait une tasse de thé. Elle m’a donné envie de suivre son exemple, de continuer à marcher tous les jours, de semer la joie autour de moi chaque jour et d’aider les autres à trouver leur vocation.
Honorables sénateurs, je vous prie de vous joindre à moi pour transmettre nos plus sincères condoléances aux enfants d’Eliza Brooks — Fred, qui est diacre, Phyllis, Robert et Phillip —, à leurs conjoints, à ses petits-enfants, à ses arrière-petits-enfants et aux habitants d’East Preston.
Reposez en paix, chère Eliza Victoria Brooks. Vous l’avez certainement mérité.
Asante, merci.
Des voix : Bravo!