L’honorable Jane Cordy : Merci, madame la ministre, d’être parmi nous aujourd’hui.
Ma question porte également sur la chasse aux phoques au Canada. Au cours de l’étude du Comité sénatorial permanent des pêches et des océans sur l’industrie de la chasse au phoque, nous avons entendu les préoccupations de nombreux pêcheurs au sujet de la gestion de la chasse au phoque. Les chasseurs de phoques ont déclaré que trop peu de phoques sont chassés, ce qui met en péril de nombreuses espèces de poissons sur les côtes Est et Ouest. Actuellement, il n’y a pas de chasse au phoque sur la côte Ouest canadienne.
Le rapport du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes fait état de demandes officieuses concernant la mise en place d’une chasse au phoque sur la côte Ouest.
Madame la ministre, le ministère des Pêches et des Océans a-t-il reçu, dans le cadre de ses nouvelles politiques de pêche, des propositions visant à établir une chasse sur la côte Ouest? Le ministère envisagerait-il cette possibilité?
L’honorable Diane Lebouthillier, c.p., députée, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne : Je dois vous dire, pour m’être rendue sur la côte Ouest pendant une semaine en décembre dernier… Chaque fois que j’ai abordé le sujet du phoque, les gens étaient très mal à l’aise de m’en parler. On finissait par me dire que, oui, effectivement, il y a des phoques et que cela crée un problème pour le secteur des pêches. Bien sûr, c’est une priorité pour moi. C’est beaucoup plus facile de l’aborder du côté de l’Est du Canada et de l’Arctique, mais sur la côte Ouest, on a un travail à faire pour ce qui est d’en parler beaucoup plus ouvertement.
Il y a trois semaines, il y avait un phoque et les gens l’avaient nommé Emerson. Il sortait de l’eau et se promenait dans les rues à Victoria. On le ramenait dans l’eau et il revenait. Je peux vous dire que cela a été problématique. Cela a coûté beaucoup d’argent de s’occuper d’Emerson. Il y a une plus grande sensibilité du côté de l’Ouest quand on parle d’en faire un secteur de l’économie et une activité qui pourrait être florissante.
La sénatrice Cordy : Merci, madame la ministre. Il est réjouissant d’entendre que vous ouvrez le dialogue en ce qui concerne la côte Ouest.
Le rapport de la Chambre des communes sur la chasse au phoque indique que, sur les 4 482 permis délivrés par le ministère des Pêches et des Océans en 2022, seuls 330 étaient en utilisation sur la côte Est. Le ministère enquête-t-il sur les permis de chasse au phoque inactifs afin de déterminer pourquoi tant de permis sont délivrés sans être utilisés par les pêcheurs?
Mme Lebouthillier : Oui, la situation est examinée et vous faites bien de le mentionner. Effectivement, nous ne sommes même pas en mesure de capturer les quotas qui sont octroyés, d’où l’importance de travailler le phoque ici, au Canada, pour en faire un produit que les gens pourront consommer et manger. En passant, je vous dirais que le phoque est excellent lorsqu’il est bien apprêté. Pour moi, c’est une protéine. On peut utiliser la fourrure. Cela permettra même aux communautés autochtones… C’est la raison pour laquelle il est très important pour moi d’avoir un leadership et une contribution des communautés autochtones, pour être en mesure d’aider les femmes du point de vue économique avec le commerce de la fourrure. C’est un produit qui peut être utilisé à 98 %.
Son Honneur la Présidente : Merci, madame la ministre.