L’honorable Jane Cordy : Ma question s’adresse au sénateur Gold.
Sénateur Gold, alors que s’amorce la saison des rhumes et des grippes et que les cas de COVID continuent d’augmenter, le nombre d’enfants malades connaît une hausse alarmante partout au pays. Le Centre hospitalier pour enfants de l’Est de l’Ontario, situé à Ottawa, signale que les mois de mai à septembre ont été les plus occupés depuis sa création, il y a 50 ans. Des représentants du centre pointent du doigt une vague de cas de grippe et de COVID-19. Ils voient maintenant environ 10 fois plus de patients atteints d’un virus respiratoire syncytial, ou VRS, qu’ils n’en voyaient avant la pandémie. Ce virus, qui touche surtout les jeunes enfants, s’accompagne de divers symptômes dont la fièvre, la toux et le nez qui coule, et il peut mener à des difficultés respiratoires.
Quand les parents se rendent à la pharmacie de leur quartier pour acheter des médicaments qui soulageront ces symptômes, ils trouvent souvent les tablettes vides. La semaine dernière, Santé Canada a publié une déclaration qui confirme la pénurie de produits pour nourrissons et pour enfants à base d’ibuprofène et d’acétaminophène, mais sans expliquer ce qu’on fera pour régler cette situation. Selon Santé Canada, la pénurie est due à une hausse de la demande, mais les tablettes sont vides depuis plusieurs mois, sénateur Gold.
Pourquoi les tablettes sont-elles vides? Pourriez-vous aussi nous expliquer, sénateur Gold, comment Santé Canada prévoit augmenter l’offre de ces produits importants et s’assurer que les familles qui en ont le plus besoin puissent les obtenir?
L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) : Je vous remercie de votre question et de soulever une situation très préoccupante pour les familles de partout au pays.
Le gouvernement partage les préoccupations de nombreux parents et soignants concernant leur famille et leur incapacité à trouver des analgésiques pédiatriques tels que ceux que vous avez mentionnés.
On m’informe que le ministre Duclos et Santé Canada ont parlé à plusieurs fabricants, dont Johnson & Johnson, Haleon et Pharmascience, et insisté sur le besoin urgent de collaborer afin de trouver des solutions immédiates à cette pénurie, de sorte que les parents et les soignants puissent avoir les médicaments dont ils ont besoin pour prendre soin des enfants.
Les entreprises qui approvisionnent le Canada se sont également vu offrir des canaux pour importer des produits étrangers, et le gouvernement s’efforce de trouver d’autres fournisseurs pour tenter de remédier à la pénurie.
Santé Canada a émis un avis public qui offre aux parents et aux soignants des conseils et des renseignements importants sur la sécurité. Et comme la santé et la sécurité des enfants demeurent les priorités absolues du gouvernement, toutes les options pour résoudre cette pénurie sont envisagées.
La sénatrice Cordy : Merci, sénateur Gold. Je suis ravie d’entendre que le ministre Duclos discute avec les fabricants et qu’on cherche d’autres producteurs pour ce genre de médicaments pour les familles.
On s’attendrait à ce que la demande pour ce genre de produits au Canada soit très semblable à celle qu’on observe au sud de la frontière, mais, selon des témoignages de gens qui se sont adressés aux médias, des familles qui sont allées aux États-Unis disent qu’elles n’y ont pas vu des rayons vides comme c’est le cas au Canada.
Qu’est-ce qui explique cette grave pénurie de produits pour les nourrissons et les enfants au Canada? Quels sont les obstacles qui empêchent plus particulièrement le Canada et les distributeurs canadiens de s’approvisionner en produits de cette nature, et que fera Santé Canada pour réduire ces obstacles afin que nous puissions nous procurer ces produits? Je suis très heureuse de vous avoir entendu dire, plus tôt, que le ministre Duclos discute avec des fournisseurs, mais habituellement, il me semble que, lorsqu’il y a une pénurie au Canada, la situation est semblable aux États-Unis, et vice-versa. Or, en l’occurrence, cela ne semble pas être le cas. Y a‑t‑il une raison à cela? Si c’est le cas, peut-on trouver des solutions?
Le sénateur Gold : Je vous remercie de cette question complémentaire. Je ne connais pas la réponse à la question de savoir pourquoi — pour le moment, du moins — il semble y avoir une pénurie moins importante au sud de la frontière qu’ici. D’après ce que j’ai compris, la Dre Supriya Sharma, la conseillère médicale en chef de Santé Canada, est d’avis — et c’est d’ailleurs confirmé — que la pénurie de médicaments devrait être résolue sous peu, puisque les fabricants de ces analgésiques ont considérablement augmenté leur production pour répondre à la demande intérieure. Comme je l’ai déjà mentionné, je crois savoir que le ministre a récemment parlé à un certain nombre de fabricants, qui sont déterminés à maintenir une production accrue au cours des prochains mois.
Je ne veux pas spéculer — ce qui ne serait pas utile —, mais le Canada a des exigences en matière d’étiquetage. S’il s’agit effectivement d’un facteur limitant pour les médicaments provenant de l’extérieur du pays, on m’a dit que des mesures seront prises en partenariat avec des fournisseurs pour ajouter de l’information aux étiquettes dans les deux langues officielles, afin de s’assurer que les patients et les soignants ont l’information dont ils ont besoin pour comprendre les médicaments qu’ils utilisent.
Je vais donc me renseigner, madame la sénatrice, et je serai heureux de fournir une réponse plus tard.