La Journée des vétérans autochtones et le jour du Souvenir

Par: L'hon. Jane Cordy

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L’honorable Jane Cordy : Honorables sénateurs, tout d’abord, au nom de mon collègue le sénateur Francis, j’aimerais vous rappeler à tous que nous commémorons la Journée des vétérans autochtones le 8 novembre afin de rendre hommage aux contributions des Premières Nations et des Métis qui ont servi dans l’armée canadienne. Le sénateur Christmas nous l’a rappelé dans une déclaration il y a deux ans. À l’époque, j’ai été émue par l’hommage que le sénateur Christmas a rendu à son père, le soldat Augustus Christmas, alias Gus.

Aujourd’hui, j’aimerais vous raconter l’histoire de mon père, le soldat Lauchie MacKinnon, et de mon frère, le commandant Charlie MacKinnon, qui ont tous deux servi notre pays dans les Forces armées canadiennes.

Mon père a servi pendant la Seconde Guerre mondiale. Je ne peux imaginer ce que cela a dû être, pour lui, de quitter à 19 ans sa maison de Grand Mira, un hameau du Cap-Breton, pour aller combattre en Italie et en Hollande. À mon avis, il ne pouvait s’imaginer les horreurs de la guerre.

Mon père n’avait pas le luxe d’envoyer des textos, d’utiliser Zoom ou MS Teams ou même d’envoyer des courriels. Lorsque les soldats quittaient la maison, ils devaient se contenter d’écrire des lettres, qui pouvaient mettre des semaines, voire des mois, pour traverser l’Atlantique en ces temps de guerre.

Quand nous étions enfants, mon père ne nous a jamais parlé des horreurs de la guerre. Au contraire, il nous parlait de choses qu’il avait vues ou faites, comme les troupes canadiennes allant au Vatican pour la messe célébrée par le pape ou sa rencontre avec son cousin — également de Grand Mira — dans un pub, lorsqu’il était en permission à Édimbourg. Comme ce moment a dû être émouvant pour tous les deux.

Le grand-père de mon mari, le sergent Tom Cordy, qui a servi pendant la Première Guerre mondiale, n’a commencé à parler de la guerre que lorsqu’il était octogénaire. Il a raconté qu’alors que son unité marchait dans les bois, le soldat derrière lui avait été tué par un tireur d’élite. Il disait que lors du retour au camp, tous les hommes se demandaient pourquoi ce compagnon avait été tué et pas eux. Je suis certaine que cette situation s’est répétée plusieurs fois dans de nombreux camps pendant ces guerres.

En tant que membre de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN et ancienne membre du Comité sénatorial permanent de la sécurité nationale et de la défense, j’ai eu l’occasion de voyager partout au Canada et dans le monde entier pour rencontrer nos militaires. Ce sont des gens incroyables.

Au cours de mes voyages officiels, j’ai eu la chance de rendre visite à mon frère, le commandant Charlie MacKinnon, qui était stationné à Brunssum aux Pays-Bas avec les Forces armées canadiennes. Je lui ai téléphoné pour lui dire que je me rendais au quartier général de la Force internationale d’assistance à la sécurité à Kaboul, en Afghanistan, avec le groupe parlementaire de l’OTAN. Il m’a alors appris qu’il était affecté en Afghanistan pour s’occuper de la logistique pour le Canada, notamment installer la base à Kandahar, et qu’il serait au quartier général de la FIAS en même temps que moi. Imaginez le sentiment de voir mon frère à Kaboul et de nous retrouver tous les deux là-bas en mission pour le gouvernement, deux Cap-Bretonnais en Afghanistan. Je pense que mon père et ma mère auraient été très fiers.

Honorables sénateurs, je salue tous nos vétérans, aussi bien ceux qui ont servi dans le passé que ceux qui continuent de le faire.

Le jour du Souvenir et la Journée nationale des vétérans autochtones seront différents cette année, mais prenons tout de même un moment pour nous souvenir. Merci.

Des voix : Bravo!

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