La pandémie de COVID-19: l’étude de la réponse du gouvernement en comité plénier

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East and West block of Parliament, Ottawa

Le sénateur Dalphond : Je remercie les ministres d’être présents. Ma question s’adresse au ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile.

[Traduction]

Monsieur le ministre, de plus en plus de Canadiens s’inquiètent de ce qui se passe aux États-Unis, où on semble hésiter sur les mesures à prendre, alors que nous avons mis en place des mesures rigoureuses. Au Québec, en particulier, dont je suis originaire, nous partageons une longue frontière avec l’État de New York, où la situation, à cause de la pandémie, est alarmante. Il y a deux choses qui nous inquiètent et j’aimerais que vous nous disiez ce que vous en pensez. D’abord, il faut que la chaîne d’approvisionnement ne soit pas rompue. Dans quelle mesure peut-on se fier à la chaîne d’approvisionnement quand on sait que, du côté américain de la chaîne d’approvisionnement, rien n’est fait pour juguler la pandémie?

Ensuite, quelles mesures prenons-nous pour éviter que la chaîne d’approvisionnement ne contribue à la contamination de davantage de Canadiens et à la propagation du virus au Canada? Nous apprécions que les camions traversent la frontière le plus vite possible, mais je suppose que nous aimerions qu’ils ne soient pas des vecteurs de la maladie quand ils traversent la frontière.

M. Blair : Merci, monsieur le sénateur. Je conviens que les questions que vous posez sont très importantes et qu’elles ont été au centre de notre planification et de la mise en œuvre des mesures que nous avons prises pour limiter les déplacements non essentiels à travers notre frontière.

(1250)

C’est une mesure importante que nous avons mise en place et qui nous démarque. Elle a une incidence considérable. En comparant les données d’une année à l’autre, nous avons constaté une diminution de 80 % chez les voyageurs qui viennent au Canada par avion en provenance des États-Unis. Pour ce qui est des voyages par voie terrestre, nous avons observé une baisse d’environ 71 % du volume des déplacements sur les autoroutes, ce qui est assez significatif.

Par ailleurs, je peux vous assurer que nous effectuons un suivi quotidien. Bien qu’il y ait eu une certaine diminution du nombre de semi-remorques qui traversent la frontière dans les deux sens, cette diminution est presque entièrement le résultat d’usines qui ferment parce que leurs travailleurs ne sont pas en mesure de se rendre à leur travail non essentiel.

Nous surveillons attentivement tous les aspects des infrastructures essentielles pour nous assurer qu’elles peuvent être maintenues. Cela inclut les chaînes d’approvisionnement, les transports, les services publics dans l’ensemble du pays, les services de santé et les services de sécurité. Tous les aspects des infrastructures essentielles font l’objet d’une surveillance très attentive. Je suis convaincu que nous avons été en mesure de maintenir ces chaînes d’approvisionnement.

En ce qui a trait aux personnes qui conduisent des camions ou des trains pour transporter des produits de part et d’autre de la frontière, je peux vous dire, monsieur le sénateur, que nous les avons exemptées de la période obligatoire de 14 jours de quarantaine, mais nous prenons des mesures pour qu’elles restent en santé en accomplissant ce travail essentiel. Nous leur avons fourni des informations et nous collaborons étroitement avec leur association afin que ces personnes surveillent rigoureusement leur propre état de santé et qu’elles mettent en pratique les mesures d’hygiène appropriées et pratiquent la distanciation sociale pour se protéger. Si elles présentent des symptômes, elles cesseront immédiatement de travailler. La situation sera suivie de près.

Monsieur le sénateur, le maintien des chaînes d’approvisionnement demeure un défi, mais nous surveillons la situation au jour le jour. Je peux vous dire que la circulation des camions est très fluide à la frontière; les chaînes sont maintenues.

Le sénateur Dalphond : S’agit-il d’un système d’autodéclaration? Le chauffeur de camion annonce-t-il en traversant la frontière qu’il se sent bien? Subit-il un examen et un suivi?

M. Blair : On fait des vérifications. Premièrement, ils doivent avoir les documents appropriés pour pouvoir traverser la frontière et être reconnus comme travailleurs essentiels. Nous leur donnons des renseignements sur les symptômes à surveiller et sur les autres mesures qu’ils peuvent prendre pour assurer leur sécurité. Ils sont soumis à une vérification rigoureuse de la part des agents frontaliers du Canada, mais ils sont autorisés à entrer au pays pour y accomplir le travail essentiel qu’ils doivent encore y accomplir.

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